Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 16h00
Débat sur la politique industrielle du gouvernement : ni défensive ni offensive

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Je poursuivrai dans la lignée de l'excellente question de Michel Zumkeller. En avril 2014, l'entreprise Alstom annonçait la vente de ses activités liées à l'énergie à l'entreprise américaine General Electric, opération dans laquelle la responsabilité d'Emmanuel Macron a été très forte.

Alstom, c'est un concentré de tout ce que l'industrie française sait faire de mieux : les TGV, la construction électrique, l'énergie maritime ou encore les turbines, qui fournissaient 60 % du marché mondial. En avril 2014, c'est donc la fabrication des turbines qui, faut-il le rappeler, équipent nos centrales nucléaires et notre porte-avion qui est passée sous contrôle d'une entreprise américaine. Ce jour-là, une partie de notre souveraineté nous a été confisquée au profit d'une multinationale étrangère.

On nous avait pourtant assuré, à l'époque, que cette opération de reprise n'aurait aucune incidence. Or la réalité est là : depuis qu'Alstom a été dépecée, l'entreprise a du mal à survivre et de nombreux chantiers d'éoliennes en mer sont mis en péril.

Là où le français Alstom était un leader mondial, General Electric a taillé allègrement dans sa filiale hydraulique qui produit des parcs éoliens en mer, si bien qu'aujourd'hui, trois parcs sont en danger, à Courseulles-sur-Mer, à Saint-Nazaire et à Fécamp, précisément parce qu'il n'y a plus de fabricant français d'éoliennes en mer. Comment pouvez-vous admettre que la France, qui possède le deuxième territoire maritime du monde, accuse un tel retard dans l'implantation de parcs éolien offshore ?

On a également évoqué les problèmes pour l'emploi, avec un risque de 700 départs par rupture conventionnelle collective dans différentes entités en début d'année, notamment à Belfort. Votre gouvernement doit réagir : il faut recréer une filière industrielle de pointe en France ; il le faut pour des raisons industrielles et de souveraineté, et pour la transition écologique.

Ma question, madame la secrétaire d'État, est donc simple : comment comptez-vous faire pour qu'un fabricant français de matériel stratégiquement indispensable à notre souveraineté et à la transition écologique voie à nouveau le jour ?

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