Les États membres de l'Union européenne se sont mis d'accord pour imposer aux constructeurs automobiles une réduction de 40 % des émissions de CO2, et ce d'ici à 2030. Cet objectif est louable pour la transition écologique, mais il suscite de grandes inquiétudes. C'est le cas notamment chez les salariés de l'usine PSA Sept-Fons dans l'Allier, qui fabrique des carters-cylindres pour moteurs diesel. Ces salariés craignent pour leur emploi et ne voient pas de mesures concrètes accompagnant la transformation de la filière.
Cela fait des mois que l'industrie automobile, constructeurs et syndicats, tire la sonnette d'alarme pour dire que cet objectif est irréaliste car il nécessite une restructuration massive de la filière en un laps de temps trop court, mais aussi pour dire que cette restructuration ne se fera pas sans casse pour l'emploi. Aujourd'hui, l'accélération vers l'électrique crée surtout des emplois en Asie, où la quasi-totalité des batteries sont fabriquées : c'est là toute la difficulté de cette transition programmée.
Oui, la novation industrielle au XXIe siècle doit être écologique, et toutes les innovations technologiques qui permettent de réduire les pollutions et le prélèvement de ressources naturelles doivent être encouragées. Mais, pour cela, nous avons besoin de vraies politiques publiques, qui s'installent dans la durée, qui soient volontaristes et coordonnées, tant au niveau national qu'international. Il faut une politique industrielle défensive pour protéger les savoir-faire et les emplois de nos fleurons, et offensive pour répondre aux enjeux actuels et à venir.
À défaut d'une politique industrielle défensive et offensive, quelles réponses claires apportez-vous aux défis de l'industrie française ?