Je me félicite de cette discussion mais je ne peux pas m'en satisfaire complètement, car elle est à l'image de la politique menée en la matière : beaucoup de volontarisme, des mots ambitieux, des créations de commissions, des paroles fortes du Président de la République et des ministres, de la fermeté… et rien ! Enfin, si peu !
Ma question est simple, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État : combien ? Combien de magistrats financiers supplémentaires ? Combien de policiers supplémentaires à l'OCLCIFF – Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales ? Combien de policiers supplémentaires à l'OCRGDF – Office central pour la répression de la grande délinquance financière ? Combien de personnes supplémentaires à l'Agence française anticorruption ? Comment renforcer l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution ? Combien de personnes en plus pour l'Autorité des marchés financiers ? Combien chargées du contrôle fiscal à la DGFiP – direction générale des finances publiques ?
J'aurais pu contester les mesures législatives qui ont été adoptées et plaider pour aller plus loin – mon collègue Éric Coquerel l'a fait. Mais, même à loi constante, essayez au moins de faire respecter les règles et d'y consacrer les moyens nécessaires !
Ce sont plusieurs milliards d'euros qui pourraient être récupérés. Bien sûr, les résultats s'améliorent, bien sûr l'AGRASC – Agence de recouvrement des avoirs saisis et confisqués – fait son travail. Les millions rentrent… mais ce devraient être des milliards ! En récupérant seulement 10 % de la fraude fiscale et de la délinquance financière, nous pourrions faire entrer 12 milliards d'euros – c'est une estimation basse – dans les comptes publics. Madame la ministre, votre séminaire gouvernemental d'aujourd'hui, qui devait essayer de trouver le moyen de financer vos futures mesures, aurait ainsi été réglé en cinq minutes ! Qu'attendez-vous ? Allons-nous devoir attendre le projet de loi de finances ou ferez-vous des annonces aujourd'hui ?