Dès le début du quinquennat, le Gouvernement a exprimé sa volonté d'accélérer la transformation numérique des services publics. Les outils numériques représentent un progrès majeur en ce qu'ils permettent de simplifier les démarches et de faire gagner du temps aux agents et aux administrés qui en maîtrisent l'usage.
Toutefois, nous souhaitons attirer l'attention du Gouvernement sur les craintes d'exclusion qu'ils font aussi naître.
La première trouve sa source dans la fracture numérique, qui risque de causer une rupture d'égalité entre nos concitoyens. En effet, se pose le problème des zones blanches numériques, une portion du territoire n'étant pas couverte par un accès à internet satisfaisant.
Par ailleurs, une part non négligeable de la population a une méconnaissance totale ou partielle des outils numériques. Un quart des Français souffrent d'« illectronisme », ce qui constitue pour ces personnes déjà en difficulté une barrière supplémentaire et les isole encore davantage.
Au-delà de la fracture numérique, s'exprime la crainte d'une déshumanisation progressive de la relation entre l'administration et l'usager. La question se pose, en effet, de la place que nous voulons accorder à l'humain avec la présence physique d'agents publics. Un clic ne pourra jamais remplacer une relation directe.
À la suite du grand débat, le Président de la République a indiqué vouloir remettre l'humain au centre du projet…