La question des services publics est très souvent revenue dans ce débat, notamment dans les territoires non métropolitains, où l'accumulation des fermetures a alimenté ce sentiment d'abandon si souvent mis en avant. Le Président de la République propose la mise en place de maisons France services, autrement dit de maisons de services au public. Mais les territoires n'ont pas attendu pour s'organiser, et de nombreuses structures fonctionnent déjà, notamment dans l'Allier.
Si nous ne sommes pas opposés par principe à ces structures, il convient de les articuler avec les acteurs du territoire et de ne pas tout miser sur le numérique. Une maison de services publics par canton est par définition une réponse technocratique, les cantons ayant été totalement dénaturés lors du dernier redécoupage.
L'échelon pertinent est celui des intercommunalités, qui devraient mettre en place les orientations des schémas départementaux en lien étroit avec les communes, auxquelles les Français restent, comme nous, particulièrement attachés. Il est urgent de réactiver ces schémas sous l'égide des préfets et des présidents de conseil départemental. Ce n'est que par une approche d'aménagement du territoire qu'il est judicieux de penser à des lieux mutualisés et dotés de compétences suffisantes.
Pour que ces lieux soient utiles aux populations et pas déshumanisés, il faut des moyens. Cette question nous inquiète dès lors que, dans le même temps, le Président de la République annonce une réduction d'impôts de 5 milliards, laquelle pourrait être financée par une diminution des dépenses publiques. Je vois là une forte contradiction.
Quelle organisation et quels moyens entendez-vous concrètement proposer, madame la ministre, pour répondre aux besoins des territoires en matière de services publics ? Dans l'attente, êtes-vous prête à proposer un moratoire sur toutes les fermetures en cours ou envisagées ?