En 2017, selon une étude de l'IFOP – l'Institut français d'opinion publique – , 92 % des Français estimaient que les services publics de proximité leur étaient utiles au quotidien et participaient à leur qualité de vie. Pourtant, selon les derniers chiffres de l'INSEE – l'Institut national de la statistique et des études économiques – , une commune sur vingt ne dispose plus, aujourd'hui, de service public, et la politique menée par l'État ne fait qu'accentuer ce phénomène. En 2016, le service de la fiscalité immobilière, jusque-là situé à Béziers, a été transféré. En novembre 2017, c'est au tour du service de contrôle de légalité de la sous-préfecture d'être déplacé. Le 1er janvier 2018, c'est le service des domaines qui a migré. Dans les trois cas, au profit de Montpellier.
Le Premier ministre animait aujourd'hui un séminaire destiné à mettre en musique les mesures annoncées jeudi dernier par le Président de la République. Parmi les thèmes retenus figurait l'équité territoriale. Comment peut-on parler d'équité territoriale lorsque tant de services de l'État sont délocalisés, mois après mois, des villes moyennes vers les métropoles ? Pourquoi votre politique de mutualisation et d'optimisation des services s'effectue-t-elle systématiquement au détriment des villes moyennes ? Pourquoi, si vos annonces de décentralisation sont faites de bonne foi, ne pas répartir les compétences en associant les sous-préfectures plutôt que de tout concentrer dans les préfectures ? Pourquoi ne pas sommer EDF Renouvelables de développer ses activités et garder ses salariés dans le Biterrois plutôt que, une fois encore, axer sa croissance sur Montpellier ? C'est pourtant une entreprise publique, appartenant au groupe EDF, lui-même propriété à 83,5 % de l'État. Je ne parle même pas de la ligne à grande vitesse entre Montpellier, Béziers et Perpignan, que nous espérons depuis plus de trente ans et que nous attendrons probablement dix ans de plus, car la priorité sera une fois encore donnée aux métropoles – dans le cas qui nous intéresse, à Toulouse.
Ma question est simple : quelles mesures concrètes le Gouvernement compte-t-il prendre pour briser ce cercle infernal et enfin redonner leur chance aux villes moyennes et à leurs habitants ?