Intervention de Marlène Schiappa

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 21h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi du 3 aout 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes

Marlène Schiappa, secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations :

Monsieur le député, vous avez tout à fait raison. Je partage d'autant plus votre constat qu'il est factuellement documenté. L'indice de violences conjugales est 1,5 fois plus élevé à La Réunion qu'à l'échelle nationale. Il y a donc urgence à agir spécifiquement dans ce territoire – ma collègue Annick Girardin et moi-même nous y employons.

Je rappelle toutefois que l'État mène depuis plusieurs années, dans les outre-mer, une politique locale spécifique de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, en améliorant par exemple les connaissances particulières sur ce sujet. Ainsi, une extension de l'enquête Virage sur les violences et rapports de genre est en cours en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion. Sur ce sujet, le ministère des outre-mer a investi 150 000 euros depuis 2017, soit 50 000 euros par an.

Par ailleurs, nous améliorons la prise en charge des femmes ultramarines victimes de violences conjugales, notamment grâce à l'extension du dispositif « téléphone grave danger », à la généralisation des intervenants sociaux dans les commissariats et les gendarmeries et à l'expérimentation, lancée en priorité dans les territoires ultramarins, de centres hospitaliers dotés d'unités spécialisées dans la prise en charge globale du psychotrauma.

Nous travaillons également à l'adaptation des formations des professionnels intervenant auprès des femmes victimes de violences aux spécificités sociologiques ultramarines décrites dans un récent rapport du CESE. Je pense notamment à l'interdépendance économique au sein du couple, qui est plus répandue dans ces territoires.

En outre, nous consolidons le soutien aux associations. Ainsi, une aide de 250 000 euros a été versée en 2018 aux associations intervenant dans ce domaine. Cette aide a été reconduite en 2019.

Enfin, nous développons l'éducation à la vie affective et à la santé sexuelle, par le biais de campagnes d'information. En 2018, 80 300 euros ont été attribués aux lieux d'information et d'accompagnement des femmes victimes de violences situés à La Réunion – contre environ 70 000 euros en 2017 – , dont 34 800 euros aux deux centres d'accueil de jour et 45 500 euros aux sept lieux d'écoute, d'accueil et d'orientation.

L'Observatoire réunionnais des violences faites aux femmes a confié à un prestataire l'organisation d'ateliers d'écriture bienveillante destinés aux femmes victimes de violences suivies par les associations. Plus de cent textes ont été produits et rassemblés dans un recueil. Certains ont été lus par les participantes lors de la journée du 25 novembre 2018. Depuis 2018, l'Observatoire a également développé la formation en organisant des journées de sensibilisation. Ainsi, 270 acteurs ont été sensibilisés l'année dernière. Ces actions ont été reconduites en 2019. Citons notamment la conclusion d'un partenariat avec le syndicat mixte de transports de La Réunion en vue de mener une campagne spécifique de sensibilisation contre le harcèlement sexiste dans les transports.

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