Intervention de Graziella Melchior

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 21h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi du 3 aout 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGraziella Melchior :

La loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes a apporté des améliorations significatives, mais elle doit aller plus loin car les violences contre les femmes sont présentes partout, jusque dans le cabinet de leur gynécologue.

De nombreuses femmes pubères, mûres ou âgées se sont exprimées dans la presse ou sur les réseaux sociaux pour dénoncer des pratiques inacceptables. Une femme consulte un gynécologue ou un obstétricien cinquante fois en moyenne dans sa vie. Cette visite est un moment intime au cours duquel la femme doit être particulièrement mise en confiance, écoutée et respectée car elle se met à nu.

La grande majorité des professionnels de santé, généralistes ou spécialistes, savent s'y prendre. Pourtant, des actes sexistes demeurent sous une forme qui paraît anodine, mais ne l'est pas. Je veux parler de ces propos sexistes, de ces jugements malvenus et de l'absence de considération de la gêne de la patiente. Les chiffres en attestent, le phénomène n'est pas mineur. Ces manques d'attention et de respect sont autant de flèches qui atteignent la femme, la dévalorisent et la blessent psychologiquement. Ce n'est pas normal !

Et que dire de la situation alarmante dénoncée par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes dans son rapport de juin 2018 sur les actes sexistes durant le suivi gynécologique et obstétrical ? Une femme sur deux qui a subi une épisiotomie déplore un manque ou l'absence totale d'explications sur son motif. Ne serait-il pas temps que cet acte courant soit pratiqué avec le plein assentiment de la mère et non à son insu, dans des conditions parfois douteuses ?

À la suite de ce rapport, le Gouvernement a installé un groupe de travail pour formuler des propositions visant à faire reculer les violences gynécologiques et obstétricales. Madame la secrétaire d'État, avez-vous déjà pris connaissance des pistes envisagées ? Quelles sont-elles et dans quel délai pourront-elles être mises en oeuvre ? En bref, quand sera-t-il possible, pour toutes les femmes de France, d'aller chez leur gynécologue ou leur obstétricien sans craindre d'avoir à subir les jugements et les remarques sexistes, voire les gestes déplacés de quelques praticiens machistes ?

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