Intervention de Marlène Schiappa

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 21h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi du 3 aout 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes

Marlène Schiappa, secrétaire d'état chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations :

Madame la députée, je vous remercie pour votre question qui n'est toutefois pas directement liée au contenu de la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Je perçois néanmoins un continuum entre les deux sujets.

La question des violences gynécologiques et obstétricales reste encore très taboue dans notre société. J'en veux pour preuve que, peu après ma nomination au Gouvernement, lorsque j'ai commandé au Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes un rapport sur ce phénomène, de très nombreuses personnalités éminentes ont appelé à ma démission au motif que j'avais osé dénoncer ces agissements. Dans quelques années, cette réaction sera, je l'espère, regardée avec interrogation parce qu'il est temps de mettre au jour ces violences que vivent les femmes dans le plus grand silence et de manière taboue depuis des années – depuis des générations, devrais-je dire.

Je tiens à rendre ici hommage aux militantes féministes et aux militantes contre les violences gynécologiques et obstétricales qui ont permis de mettre un nom sur ce problème et de le faire émerger dans le débat public. Je pense notamment à Marie-Hélène Lahaye, ainsi qu'à d'autres qui ont mené des recherches et des actions militantes fortes sur ce sujet.

J'ai donc commandé, conjointement avec Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, un rapport au Haut Conseil. Ce rapport nous a été remis, assorti de nombreuses préconisations. Nous avons décidé de prolonger le travail qui a été mené. Nous allons ainsi demander au Haut Conseil de créer un groupe de travail pour suivre l'application de ces mesures afin de restaurer la confiance entre les soignants et les soignées et d'éviter aux femmes d'avoir peur lorsqu'elles s'apprêtent à consulter un gynécologue ou un obstétricien.

Il ne s'agit évidemment pas de jeter l'opprobre sur une profession. De tout temps, les gynécologues ont été engagés aux côtés des femmes. C'est aussi grâce à des gynécologues que la dépénalisation de l'avortement a pu avoir lieu. Les gynécologues et les obstétriciens font très souvent au mieux pour sauver la vie de femmes ou de bébés lors de l'accouchement. Il ne leur est pas toujours possible, sur le moment, de détailler chaque acte chirurgical, mais il importe de restaurer la relation de confiance entre les soignants et les soignées.

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