Je vous remercie de votre question, madame Petit. Nous nous sommes beaucoup concentrés sur « l'après », à savoir la condamnation, mais la question de la prévention et de la sensibilisation est tout aussi importante, vous avez parfaitement raison.
On a souvent tendance à mettre l'accent sur ce qui ne va pas assez vite. En l'espèce, je souligne l'avancée que constitue la verbalisation pour outrage sexiste. Il y a quelques années encore, je le rappelle, la question du harcèlement de rue n'était pas à l'ordre du jour et les termes « harcèlement de rue » étaient à peine utilisés. Grâce à l'implication d'un certain nombre de personnes engagées, notamment de féministes, on a pu commencer à qualifier ce phénomène. Le gouvernement auquel j'appartiens est le premier à avoir mené des politiques publiques volontaristes pour lutter contre le harcèlement de rue, et cette majorité est la première à avoir adopté des dispositifs très concrets à cette fin au niveau national. Nous pouvons en être fiers collectivement.
Vous avez raison d'insister sur l'importance de la sensibilisation. Depuis 2001, la loi prévoit que trois séances d'éducation à la vie affective et sexuelle sont dispensées dans les établissements scolaires, mais elles ne l'avaient pas été véritablement jusqu'à cette année. Mme Boyer a affirmé tout à l'heure qu'il y avait, dans l'ancien monde, une union sacrée sur la question de l'égalité entre les femmes et les hommes. Je ne le crois pas. S'il n'y avait pas eu d'oppositions politiques, ces séances auraient été organisées. Jean-Michel Blanquer a eu le courage de les maintenir. Cette année, pour la première fois, l'ensemble des écoliers, des collégiens et des lycéens seront formés sur cette question.
Par ailleurs, le futur service national universel comprendra un volet dédié à la promotion de l'égalité entre les femmes et les hommes et à la sensibilisation contre les stéréotypes et contre les violences sexistes et sexuelles. Dans ce cadre, toute une génération sera formée sur ces questions, ce qui favorisera le changement de mentalité.
Enfin, la campagne que vous avez citée, qui correspond à un engagement de 4 millions d'euros décidé par le Premier ministre, sera reconduite, avec un autre thème. Une nouvelle campagne contre les violences sexistes et sexuelles sera donc diffusée au cours de cette deuxième année de la grande cause du quinquennat.