Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du lundi 29 avril 2019 à 21h30
Questions sur la mise en oeuvre de la loi du 3 aout 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Nommée grande cause du quinquennat, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles a fait couler beaucoup d'encre l'année dernière. Et pour cause : aujourd'hui encore, une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les trois jours.

Moins visible mais tout aussi alarmant, le sentiment d'insécurité augmente chez les femmes en France. Selon une enquête de 2017, 65 % des femmes en Île-de-France se sentent en insécurité, en particulier dans les transports en commun.

C'est vrai, personne n'est à l'abri. Mais pour dire les choses clairement, il y a, en France, des lieux, des quartiers où ces violences sont presque monnaie courante – et je ne parle pas seulement de remarques désobligeantes ou de méthodes de drague un peu trop lourdes. Je pense à ces rues où il n'est pas prudent de passer quand on est une femme. Je pense à ces cafés où, jadis, tout le monde, homme ou femme, pouvait s'accouder au comptoir ou s'installer en terrasse pour boire un verre. Aujourd'hui, certains quartiers ressemblent plus à des enclaves islamiques où les femmes ne sont pas tolérées.

En 2016, la secrétaire d'État aux droits des femmes, Mme Pascale Boistard, avait d'ailleurs osé dire : « Il y a sur notre territoire des zones où les femmes ne sont pas acceptées. » Ce constat n'est pas réservé aux banlieues d'Île-de-France. Nous subissons cette situation à Béziers, jusqu'en centre-ville.

Madame la secrétaire d'État, nous sommes loin de votre déclaration de l'été dernier ! Vous affirmiez alors : « Les lois de la République protègent les femmes, elles s'appliquent à toute heure et en tout lieu. »

Ma question est simple : cette loi, que vous présentiez comme le remède à tous nos maux, a-t-elle changé quelque chose, concrètement, à la situation des femmes dans des quartiers où elles ne peuvent toujours pas s'asseoir à une terrasse de café, où elles sont moquées, offensées, quand elles ne sont pas insultées ?

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