Monsieur le Premier ministre, il y a près de six mois, la hausse des carburants a déclenché un mouvement social sans précédent, révélant ainsi une crise plus profonde. Cette crise avait au moins trois dénominateurs communs : le prix de l'énergie, le montant des retraites, le niveau des salaires, autrement dit le reste à vivre de ceux qui, malgré leur travail, ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois. À ces demandes, une première réponse a été apportée en décembre. Puis, le grand débat a permis à chacun de s'exprimer sur ses difficultés, ses attentes, et sur l'avenir du pays. Parmi les annonces du Président de la République jeudi dernier, on peut saluer l'allégement de la charge fiscale pesant sur les classes moyennes, la réindexation des petites retraites sur l'inflation – comme nous l'avions demandé depuis sa suppression – , l'engagement en faveur d'une retraite minimale à 1 000 euros, ou encore le maintien des services publics au plus près des territoires ruraux.
Et maintenant, monsieur le Premier ministre ? Ce sont 8 milliards d'euros supplémentaires de dépenses, qui s'ajoutent aux 10 milliards de décembre. Le plus dur reste à faire.