Mais cette bonne idée n'est pas suffisante. Surtout, il faut l'avoir tout le temps et il faut de la méthode. Or la méthode de réforme de l'État que vous appeliez CAP 22 a aujourd'hui disparu : plus personne n'en parle.
En vérité, nous ne savons pas grand-chose de votre exercice de financement. Nous n'avons que deux certitudes. Premièrement, le financement ne sera pas à la hauteur, il faudra recourir à la dette. Deuxièmement, la trajectoire transmise à Bruxelles sera fausse. Nous avons une autre certitude : le financement sera obtenu par l'augmentation des impôts.
Enfin, c'est un programme de renoncement mâtiné d'incohérence. Le programme de stabilité s'accompagne d'un « programme national de réforme » dont les chapitres s'intitulent « rétablir l'équilibre des finances publiques », « libérer le potentiel de l'économie » et « faire émerger un nouveau modèle de croissance ». Tout cela est bel et beau, mais c'est faux quand, « en même temps », on abandonne tout effort sérieux de réforme de l'État en renonçant à l'objectif de baisse de 120 000 postes de fonctionnaires – suppressions de postes qui s'imposent pourtant ; quand on augmente l'impôt sur les sociétés en 2019 – de 31 à 33 – ; quand on annule la baisse des augmentations – nous avons eu ce débat au moment de l'examen du projet de loi sur les services numériques – ; quand on finance le pouvoir d'achat par de la dette.
La majorité a toujours une mesure de retard sur Les Républicains, qui, depuis six mois, vous disent qu'il faut baisser l'impôt sur le revenu. Vous qui nous riiez au nez, vous considérez désormais que c'est un symbole de votre politique.