Intervention de Mohamed Laqhila

Séance en hémicycle du mardi 30 avril 2019 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité pour les années 2019-2022

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMohamed Laqhila :

Il est clair, cependant, que nous maintenons notre attachement à sa réduction, non par dogmatisme mais par pragmatisme et en responsabilité. N'est-il pas dommage qu'aujourd'hui 40 milliards d'euros – et demain, probablement, 50, voire 60 milliards – soient dépensés chaque année pour payer des intérêts sur cette dette colossale ? Quarante milliards d'euros, c'est le deuxième budget de l'État, derrière l'éducation nationale ! Quarante milliards d'euros, c'est quatre fois le montant des mesures du 10 décembre dernier ! Quarante milliards d'euros, c'est près de 600 euros payés chaque année par chaque Français ! Réduire la dette, c'est donc commencer par alléger sa charge, ce qui permettrait de financer des mesures fortes en faveur de nos compatriotes les plus démunis.

Parlons de la dépense publique. En 2018, elle a été réduite en volume et représente désormais 54,4 % du PIB français. S'il est vrai que les prélèvements obligatoires restent toujours trop élevés, ils ont toutefois été réduits de 0,2 point – d'ailleurs, les projets annoncés devraient réduire encore ce taux de façon substantielle. La situation de nos finances publiques se redresse donc indéniablement, mais toujours trop lentement à notre goût.

Plusieurs facteurs expliquent la lenteur de cette évolution. Le premier est le contexte mondial, qui, aujourd'hui, est plus qu'incertain : la question du Brexit déjoue tous les pronostics, les tensions commerciales dans le monde et un ralentissement aussi attendu que redouté de l'économie chinoise entraînent inéluctablement un ralentissement du commerce mondial.

Le cadre national, ensuite, est certes moins touché que ce que l'on aurait pu craindre avec le mouvement des gilets jaunes et les grèves ferroviaires au printemps dernier, mais il est tout de même atteint. Il faut dire les choses comme elles sont, sans langue de bois ni démagogie : oui, le mouvement des gilets jaunes a entraîné une baisse du PIB français de l'ordre de 5 milliards d'euros. Oui, à ces 5 milliards s'ajoutent des dégradations chiffrées à plusieurs centaines de millions d'euros. Oui, ce mouvement a ainsi placé plus de 70 000 salariés en chômage partiel depuis fin novembre.

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