Intervention de Charles de Courson

Séance en hémicycle du mardi 30 avril 2019 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le projet de programme de stabilité pour les années 2019-2022

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Au fond, on laisse filer la dépense. Vous nous aviez expliqué qu'au cours du quinquennat, on réduirait de 120 000 les effectifs des fonctions publiques, dont 50 000 pour l'État. Tout cela est abandonné. On était, bien péniblement, parvenu à une réduction de 6 000 postes en deux ans, mais l'objectif est désormais abandonné. On va même créer 10 000 ou 12 000 postes pour faire face aux engagements du Président de la République. Et, dans les collectivités locales, avez-vous vu le début du commencement d'une baisse de l'ordre de 12 000 ou 13 000 postes par an, pour parvenir aux 70 000 que vous annonciez, monsieur le ministre ? Nullement.

On en rajoute donc chaque jour : presque 11 milliards en décembre, et, cette fois-ci, monsieur le ministre, ce ne sont pas 6 milliards et demi qu'a annoncés le Président de la République : les nouvelles dépenses seront de l'ordre de 9 milliards, en année pleine, à partir de 2021. Elles seront en 2020 de 6 ou 7 milliards, mais, pour 2021, c'est l'indexation de la totalité des retraites qu'il a annoncée, et non pas uniquement celle des retraites modestes. On atteindra donc 9 milliards. C'est-à-dire qu'en quatre mois, on a augmenté de 19 milliards les dépenses publiques, monsieur le ministre.

Vous nous dites que l'on va redéployer, en diminuant les dépenses fiscales. Mais diminuer les dépenses fiscales, c'est augmenter la pression fiscale. Et le fait que le Président de la République ait annoncé qu'on allait faire payer aux entreprises la baisse de l'impôt sur le revenu est monstrueux.

Vous ne vous étonnerez donc pas que le groupe Libertés et territoires vote contre ce programme de stabilité…

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