… grâce au développement de l'intéressement et de l'actionnariat salarié.
L'ensemble de ces mesures devrait, selon l'INSEE, conduire à un rebond du pouvoir d'achat de l'ordre de 2 %. Or, une telle hausse ne s'est pas vue en France depuis 2007 ! Il faut voir là les premiers résultats des réformes que nous avons engagées.
Cette stratégie a également un effet bénéfique sur le niveau des prélèvements obligatoires. En effet, ils baisseront à leur tour à 44 % du PIB en 2019. Le poids des prélèvements obligatoires continuera de décroître grâce aux mesures fiscales, comme la baisse du taux nominal d'impôt sur les sociétés à 25 % en 2022. Au total, les prélèvements obligatoires devraient se stabiliser à 44 % à l'horizon de 2022, soit une baisse de 1,4 point sur l'ensemble du quinquennat. Diminuer la dette contribuera, du reste, à lever un frein à la croissance.
D'ailleurs, après avoir atteint 1,6 % en 2018, notre taux de croissance devrait confirmer sa robustesse par rapport à celui de nos voisins européens en se maintenant à 1,4 % en 2019 et 2020 – hypothèse jugée réaliste par le Haut Conseil des finances publiques. La conséquence de cette politique est que le taux de chômage atteint 8,7 %, soit le niveau le plus bas depuis dix ans, ce qui confirme la pertinence de nos choix politiques.
Le contexte macroéconomique présente toutefois plusieurs facteurs d'incertitude susceptibles d'affecter notre économie. Outre le ralentissement de l'activité chez nos partenaires italiens et allemands, qui ne sont pas à négliger, la perspective d'un Brexit dur pourrait constituer, pour l'avenir de nos économies, une raison de s'inquiéter.
Enfin, l'enjeu d'un programme de stabilité est aussi de poser les fondements d'une vision politique de notre pays. Nous devons garder à l'esprit que les réformes que nous réalisons auront une incidence non seulement sur l'activité économique, mais aussi sur le corps social. Loin d'être réductible à un document purement budgétaire, le programme de stabilité, à travers la somme des indicateurs et des politiques publiques qu'il contient, affecte directement la vie professionnelle, personnelle et familiale de nos concitoyens. Il s'incruste pour ainsi dire dans le social.
Les transformations que nous avons entreprises ont pour finalité de répondre aux aspirations profondes de notre pays et de donner à chacun sa place dans la société, de l'école au monde du travail.
Il s'agit de valoriser une idée qui m'est chère : renforcer entre les citoyens la solidarité organique, fondée sur la richesse de leurs différences et donc sur leur complémentarité. Dans un contexte politique troublé, où le populisme cherche à s'enraciner et à gangrener les démocraties modernes, notre pays s'efforce d'avancer sur une voie étroite. L'un des enjeux du programme de stabilité est précisément de la tracer.
Face aux inégalités de destin, nous avons souhaité créer de nouvelles opportunités pour nos concitoyens, afin qu'ils puissent s'émanciper et décider eux-mêmes de leur avenir. J'ai la faiblesse de croire que notre action contribue à leur ouvrir de nouvelles perspectives. Sans que notre majorité soit exempte de reproches, j'ai, toutefois, le sentiment que nous avons, à travers ce programme de stabilité, montré que nous rejetions l'accusation dont on nous gratifie souvent de favoriser le capitalisme ultralibéral.