Je tiens toujours un discours modéré sur la question des économies : l'honnêteté oblige à regarder l'évolution de la courbe des dépenses publiques depuis 2002. Tous les gouvernements et toutes les majorités ont accepté des hausses de dépenses. Nous avons vraiment pris à bras-le-corps le sujet en 2007 et 2008 : malheureusement, cet effort, qui passait notamment par la baisse des effectifs de la fonction publique, s'est fracassé sur la crise financière internationale.
Aujourd'hui, nous n'avons plus le choix. Nous sommes au pied du mur. Or le programme de stabilité ne comporte aucune mesure relative à la dépense. Il contient même une série de renoncements, qu'a évoqués Éric Woerth, s'agissant notamment des effectifs de la fonction publique. C'est l'encéphalogramme plat en matière d'économies, voire un recul.
En matière de retraites, nous vivons sur les résultats de la réforme courageuse conduite en 2010. Toutefois, nous savons que l'équilibre est temporaire, voire précaire. Nous sommes confrontés aujourd'hui, en matière de financements, à une impasse, qui s'aggrave de jour en jour. Les annonces du Président de la République de la semaine dernière, à la suite du grand débat national, s'élèvent à quelque 8 milliards d'euros. Je tiens à vous citer une formule très savoureuse qui figure dans le document du Gouvernement : « Une attention particulière sera apportée, dans les suites qui seront données au grand débat, sur la soutenabilité de nos comptes publics et la préservation de la trajectoire des finances publiques. » Comme c'est bien dit !