Je n'ai jamais vu un tel écart entre deux programmes de stabilité consécutifs. S'agissant de la dette, elle devait diminuer de 5 points de PIB dans le précédent projet, contre 1,6 point dans l'actuel.
Il est vrai que, grâce à l'euro, les cordes de rappel ne fonctionnent plus. La contrainte extérieure, qui prévalait du temps du franc et se traduisait par l'envol des taux d'intérêt et des dévaluations successives, n'existe plus. Mais est-ce une raison pour infliger aux générations futures un fardeau insoutenable ? Comme l'ont dit plusieurs orateurs, à court terme, il est vrai que les charges financières du budget de l'État continuent à diminuer. En 2020, nous espérons que les frais financiers seront inférieurs à 41 milliards d'euros. En 2002, ils s'élevaient à 37,5 milliards d'euros, et la dette était plus de deux fois inférieure à celle d'aujourd'hui. Autrement dit, le Gouvernement a bien compris une chose : plus je m'endette, moins ça coûte. N'hésitons donc pas : endettons-nous !
Les marchés financiers continueront à prêter à la France, grâce à l'euro, mais il y a une limite psychologique : celle des 100 % du PIB.