Je pourrais lire en anglais, monsieur le ministre, car je sais que vous parlez parfaitement cette langue !
La Commission note que c'est en 2017 que la part de la population française soumise à un risque de pauvreté a été la plus faible de son histoire, grâce aux mesures envisagées, mais elle observe également que ce risque menace aujourd'hui de toucher un tiers des parents célibataires. Cette réalité, que le Président de la République a découverte la semaine dernière, est insuffisamment appréhendée par vos politiques publiques telles qu'elles sont reflétées dans le document que vous adressez à Bruxelles.
La Commission relève également que la France fait partie des pays européens qui présentent les plus fortes fractures territoriales entre les régions riches et les autres. Certes, cette situation ne vous est pas totalement imputable, mais vous avez certainement contribué à l'accentuer plutôt qu'à la corriger. Depuis 2017, comme l'a rappelé Gilles Carrez, nous sonnons l'alerte, en vain. Il a fallu l'émergence du mouvement des gilets jaunes pour que vous réagissiez.
Enfin, la Commission indique que si la France bénéficiait jusqu'à présent d'un avantage compétitif lié à sa productivité du travail – nous produisons plus que les autres en une heure de travail – , elle est en train de le perdre, ou plus exactement de le voir se réduire. Or cette question est totalement absente de votre programme de réforme, comme l'observe également l'institution. C'est pour toutes ces raisons que nous n'approuverons pas le programme de stabilité que vous adressez à la Commission européenne.