Intervention de Jean-Paul Lecoq

Séance en hémicycle du mardi 7 mai 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Crise humanitaire au yémen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Monsieur le Premier ministre, depuis 2015 la coalition militaire emmenée par l'Arabie saoudite pour écraser la rébellion yéménite a créé ce que l'ONU a appelé la pire crise humanitaire du monde. Plus de 60 000 personnes ont été tuées et plus de 16 millions de Yéménites sont menacés de famine. Un enfant y meurt toutes les cinq minutes.

Mais la France, au nom de sa diplomatie du porte-monnaie, continue à vendre des armes à l'Arabie saoudite en toute opacité. Pour preuve, au Havre est attendu le cargo Bari Yanbou, appartenant à la compagnie nationale saoudienne, pour embarquer des pièces d'artillerie de fabrication française à destination du port saoudien de Djeddah.

Or une note « confidentiel défense » de la direction du renseignement militaire, dévoilée le 15 avril dernier, indique que les canons CAESAR placés à la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, bombardent des zones habitées par près d'un demi-million de civils.

Monsieur le Premier ministre, nombre de démocraties qui font du commerce d'armes le font sous le contrôle de leur parlement. En Allemagne, le parlement a décidé de geler, depuis octobre 2018, les ventes d'armes à l'Arabie saoudite, y compris en interdisant les matériels militaires d'autres pays utilisant des composants allemands. Une dizaine d'autres pays l'a fait parce que le risque est avéré.

La réponse que Mme la ministre des armées a faite récemment au Sénat à ce sujet n'est pas crédible. Non, vous ne pouvez pas garantir aux Français que les armes fabriquées dans notre pays ne sont pas utilisées pour ces horreurs.

Et puisque vous ne le pouvez pas et que l'Élysée s'acharne à maintenir ces ventes d'armes, les députés communistes pensent qu'il faut modifier la loi pour que notre Parlement devienne central dans le contrôle des exportations d'armes.

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