Intervention de Martine Wonner

Séance en hémicycle du mardi 7 mai 2019 à 15h00
Jeunes majeurs vulnérables — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Ce premier article résume à lui seul l'ambition de ce texte, car il corrige ce qui, à mon sens, relève d'une injustice morale doublée d'une incohérence des politiques publiques menées ces dernières années en France. Injustice morale, disais-je, parce que l'accompagnement de la vulnérabilité est au coeur des politiques sociales que l'État protecteur a menées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, politiques dont nous pouvons être fiers.

Depuis deux ans, la majorité a décidé d'une stratégie en trois points pour ce public cible : la santé, l'éducation et la prévention des violences. Par ailleurs, la mobilisation est ici renforcée en matière d'insertion professionnelle pour les 18-21 ans, pour faire en sorte qu'aucun jeune ne se retrouve sans solution d'accompagnement à la sortie de l'ASE.

Un soutien financier est prévu pour l'accompagnement des jeunes au-delà de 18 ans par les départements. Pour autant, il nous faut aller plus loin, car les jeunes majeurs en situation de vulnérabilité ne sont que très peu l'objet de nos politiques publiques, alors que, paradoxalement, ils concentrent trop souvent de très nombreuses difficultés.

J'en viens donc à l'insuffisance des politiques publiques. L'État français a considérablement investi ces dernières années, en particulier en faveur des mineurs non accompagnés, signe de l'impérieuse nécessité de solidarité de la nation à leur égard. Mais que serions-nous si, passé le jour de leurs 18 ans, nous arrêtions subitement de les aider ? En prévoyant de pérenniser leur accompagnement jusqu'à l'âge de 21 ans, l'article 1er grave dans le marbre de la loi un geste fort et inédit de l'État à leur égard, geste que je considère comme essentiel pour enrayer la perte de chance subie par ces jeunes et amoindrir leurs souffrances psychiques.

En ce sens, l'article 1er et la proposition de loi renouent avec ce que la promesse républicaine a de plus fort pour nous toutes et nous tous : donner à chacun la chance à laquelle il a droit. Pour ces raisons, je remercie Mme la rapporteure de nous présenter ce texte, et j'invite instamment mes collègues de tous bords à voter l'article puis la proposition de loi.

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