La protection de l'enfance est d'une importance cruciale. Il s'agit, non seulement de protéger les enfants les plus vulnérables, mais également de soutenir les adultes qu'ils deviendront, afin qu'ils aient toutes leurs chances au moment de leur passage dans la majorité. La prise en charge de ces enfants est naturellement une question clef. Il y va du bon fonctionnement de cette politique publique, qui connaît malheureusement des dysfonctionnements majeurs.
La mission d'information sur l'aide sociale à l'enfance, dont j'ai l'honneur d'être vice-présidente, mène actuellement des travaux très approfondis sur ce sujet qui mettent en lumière les progrès qu'il nous reste à accomplir. Les chiffres sont édifiants : les jeunes encadrés par la protection de l'enfance ont cinq fois moins de chances de préparer un bac général, et près d'un quart des personnes sans domicile fixe sont d'anciens enfants placés. Nous nous félicitons donc des annonces du Gouvernement et de la mobilisation de l'État pour accompagner la sortie des jeunes de l'aide sociale à l'enfance.
Cette proposition de loi est particulièrement attendue par l'ensemble des acteurs. Je me réjouis qu'un consensus ait été trouvé sur l'article 1er afin que nous puissions mettre en place rapidement les améliorations nécessaires. Je voterai donc cet article, ainsi que la proposition de loi dans son ensemble, mais je souhaite que nous gardions collectivement à l'esprit que l'adoption de ce texte est une première pierre, qui devra être complétée sans tarder pour atteindre enfin un système satisfaisant pour les enfants et les jeunes majeurs.