Intervention de Fiona Lazaar

Séance en hémicycle du mardi 7 mai 2019 à 15h00
Jeunes majeurs vulnérables — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFiona Lazaar :

Enfin ! Nous pouvons être fiers de cette loi qui vise à répondre à un scandale indicible : celui de ces dizaines de milliers de jeunes qui chaque année viennent grossir les rangs des sacrifiés de la République.

Passés par l'aide sociale à l'enfance, leurs destins ressemblent trop souvent à une impasse : on estime ainsi qu'un sans-abri sur quatre est un ancien enfant placé. C'est le résultat d'une politique qui a trop longtemps fermé les yeux sur les conséquences dramatiques d'un accompagnement social prenant fin du jour au lendemain – ce que l'on appelle dans le jargon les sorties sèches.

Pour ces jeunes, la majorité est alors un véritable couperet. Cette épreuve vient alourdir le bagage de celui qui, déjà, portait le poids d'une enfance plus difficile que les autres. Livrés à eux-mêmes à 18 ans, c'est-à-dire cinq ans plus tôt que la moyenne des Français, qui quittent eux le domicile familial vers 23 ans, ils doivent alors se trouver un logement, un travail ou une formation.

D'où cette question : comment pourrions-nous exiger d'un jeune adulte survivant d'une jeunesse éclatée davantage que d'un autre qui bénéficie pourtant, lui, du soutien de sa famille ?

Je ne veux bien sûr pointer personne du doigt : au contraire, je veux dire merci. Merci à tous ceux qui se mobilisent sur le terrain pour accompagner ces jeunes. Leur travail est indispensable, et cette proposition de loi n'énonce surtout pas leur échec : elle constitue bien au contraire la promesse d'un plus grand soutien de l'État et d'une mobilisation commune réaffirmée en vue de venir à bout de ces inégalités de destin.

Avec ce texte, les jeunes issus de l'ASE pourront désormais bénéficier de droits et d'un accompagnement jusqu'à leurs 21 ans.

Pour soutenir les départements dans cette nouvelle mission, les aides de l'État vont être portées à 60 millions d'euros par an, soit cinq fois plus que le budget initialement prévu.

Cette proposition de loi, qui a mobilisé la majorité dès 2018, est une nouvelle pierre à l'édifice visant à rendre notre jeunesse maîtresse de son destin et à lui ouvrir tous les possibles. En cela, elle s'inscrit pleinement dans le cadre de la stratégie de protection de l'enfance qui sera défendue par le secrétaire d'État Adrien Taquet et de la stratégie de lutte contre la pauvreté dévoilée par le Président de la République.

Construire la République qui protège : voilà toute l'ambition de ce texte, et toute l'ambition de la majorité. Le groupe La République en marche, après avoir défendu cette proposition de loi – qui a été enrichie en commission par plusieurs groupes parlementaires – la votera donc avec enthousiasme et fierté.

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