De notre point de vue également, au-delà des aspects techniques, nous devons répondre à un problème de représentation. L'enjeu est de garantir la diversité et la pluralité des points de vue. Pour La France insoumise ce débat doit nous donner l'occasion de réfléchir à la question de savoir pourquoi nous devons discuter d'un tel texte – sans savoir d'ailleurs s'il aura une effectivité, puisqu'à l'heure actuelle, nous ignorons si ces cinq places seront ou non attribuées à terme. Ce moment politique du débat européen nous invite à nous interroger sur la question de la démocratie et de la représentation. Pourquoi en arrive-t-on à ce qui est, de notre point de vue, un échec collectif, poussé à son paroxysme par l'intransigeance de l'Union européenne ? Car elle a choisi de faire payer le plus chèrement possible au peuple britannique son choix démocratique.
Tout l'enjeu est de savoir quelle Union européenne est possible et souhaitable. Cela va plus loin qu'une simple opération consistant à se partager, d'une certaine manière, les sièges des représentants britanniques, tels des vautours autour d'un cadavre. Disant cela, je ne fais de procès à personne.
Pour nous, ce débat doit permettre d'aborder ces questions. Mais je crains que nous ne laissions passer l'occasion de nous interroger sur les raisons pour lesquelles nous nous retrouvons à devoir nous partager ces quelques sièges, sans chercher à comprendre quelles sont les réponses qu'on devrait apporter pour ne pas avoir à le faire. Il faudrait, au contraire, étendre le projet européen à d'autres États et le renforcer.