Depuis le début de cette audition, notre discussion est à modèle constant, alors qu'il existe de nombreuses alternatives aux pesticides, sur lesquelles la littérature est abondante : variétés résistantes, association de variétés, succession culturale, désherbage, lutte biologique, etc. « La plupart de ces techniques, prises isolément, ne sont pas suffisantes pour contenir les épidémies et éviter tout dégât mais, en les combinant, on peut souvent atteindre des efficacités comparables à celles des pesticides. » Cette citation n'est pas tirée d'un quelconque manuel insoumis, mais d'une publication scientifique très sérieuse de l'INRA et du CNRS.
Je m'interroge donc, Messieurs les ministres. Vous appelez à la bonne volonté, vous demandez que l'on mette en avant les bonnes pratiques, mais on a vu les échecs des engagements volontaires. « Écophyto I » devait aboutir à moins 50 % de pesticides en dix ans ; le résultat est plus 5 % par an. Croyez-vous sincèrement aux engagements volontaires ?
Quels accompagnements seront mis en place pour favoriser les alternatives au glyphosate ? Ceux qui ont le plus de mal à obtenir les aides qui leur sont dues sont les agriculteurs bio.
Il ne s'agit évidemment pas de stigmatiser les agriculteurs, mais les mesures d'accompagnement sont essentielles, car ils sont aujourd'hui prisonniers de la facilité que représente l'utilisation des pesticides.