Intervention de Pierre Dharréville

Réunion du mardi 30 avril 2019 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Dharréville :

Madame la rapporteure, je vous remercie d'avoir rappelé, dans votre présentation, le travail réalisé par un certain nombre d'entre nous. Vous connaissez mon attachement à cette question : elle renvoie à des réalités que nous ne pouvons ignorer. Il y a urgence à ouvrir de véritables droits aux aidants, pour mettre fin aux inégalités croissantes dont ils sont les victimes.

Dans la communication que j'ai rendue à la suite de la mission « flash » que m'a confiée notre commission, j'ai mis en évidence trois besoins : besoin de temps, besoin de ressources et besoin d'accompagnement. C'est dans ces trois directions que nous devons creuser, inventer, innover, afin de garantir aux aidants ce que j'ai appelé une « reconnaissance sociale » – un terme qui devrait faire l'unanimité au sein de notre assemblée.

Mme Guidez avait intégré dans sa proposition de loi un certain nombre de mes préconisations, et je l'en remercie. Je regrette que le texte initial ait perdu de sa substance, notamment avec la disparition de l'indemnisation du congé de proche aidant, qui me semblait être une mesure essentielle et très attendue. Même si le congé de proche aidant existe formellement, il ne peut pas être mobilisé, dans les conditions actuelles.

Alors qu'il y a une attente forte dans la société, nous prenons du retard. Le Président de la République a certes évoqué cette question dans son discours du 25 avril, mais je n'ai entendu aucune proposition concrète. Des forces diverses se conjuguent pour faire avancer les choses au sein de notre assemblée, et des décisions ne tarderont pas à être prises. Il est absolument nécessaire de faire reposer les mesures à venir sur la solidarité nationale et de créer un véritable service public et une protection sociale à la hauteur. Nous devons impérativement éviter de faire peser sur la solidarité familiale et sur les aidants eux-mêmes des responsabilités qui devraient être assumées par la société tout entière. Il importe enfin que les dispositifs que nous imaginerons n'amoindrissent pas les droits à la retraite dans notre pays, car ce serait un contresens total.

Nous voterons évidemment cette proposition de loi, en espérant qu'elle ne sera qu'un premier pas, avant des décisions plus significatives.

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