En France, 8,3 millions de personnes accompagnent au quotidien un proche malade, en situation de handicap ou en situation de dépendance. Il s'agit d'un chiffre élevé puisque ces proches aidants apportent une contribution majeure à notre société, sans compensation ni reconnaissance. Le nombre de bénéficiaire de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) a doublé depuis 1990 et aura tendance à croître dans les prochaines années.
Hier, j'ai organisé une journée consacrée au handicap et j'ai rencontré de nombreuses familles. Être proche aidant, c'est faire beaucoup de sacrifices dans sa vie personnelle, familiale et professionnelle. C'est un véritable engagement, un « parcours du combattant » disent-ils tous, un changement radical de vie pour l'ensemble de la famille.
Par conséquent, il convient de légiférer afin de donner aux proches aidants un véritable statut et de prendre en compte l'ensemble de la famille.
Il est dommage que la proposition de loi initiale ait été vidée de beaucoup de ses éléments.
La question de la conciliation avec la vie professionnelle est fondamentale pour notre société et constitue un sujet sensible pour de nombreux aidants comme pour les employeurs et devrait de facto être prise en compte par les politiques de l'emploi. Or ces dispositions du code du travail ne semblent s'appliquer qu'au secteur privé, au niveau de l'entreprise. Alors que 4 millions d'aidants occupent un emploi, on ne recense qu'une dizaine de recours au congé de proche aidant. Ma question est la suivante : qu'en sera-t-il du secteur public ? Envisagez-vous d'uniformiser le régime afin qu'aucun proche aidant ne soit lésé ?
Je profite de cette intervention pour souligner comme il est important de définir un statut pour les proches aidants mais aussi pour les accueillants familiaux. C'est un sujet consensuel sur lequel nous devons tous nous pencher. Ne laissons personne au bord du chemin.