Pour l'empreinte carbone, trois aspects sont à prendre en compte pour l'industrie. Le mix électrique, en France, est l'un des plus faiblement carboné ; nous avons donc intérêt à orienter la consommation, en France, vers ce mix, quitte, d'ailleurs, à imaginer des transferts d'usage de la chaleur vers l'électricité. Le mix énergétique, plus général, a plutôt tendance à être moins carboné ; nous utilisons plus massivement du gaz que la Chine, qui utilise plus le charbon. Enfin, notre tissu industriel est plus ancien que les pays émergents. Certains procédés industriels pourraient être plus performants. Néanmoins, un certain nombre de nos industries sont en benchmark, notamment l'industrie de l'aluminium française, et la chimie française, qui a beaucoup investi ces dernières années, n'en est pas loin. Le groupe auquel j'appartiens est présent sur la plateforme de Roussillon. Pour vous donner un exemple, nous avons récemment investi dans une distillation réactive, pour lequel nous avons reçu le prix Pierre-Potier de l'innovation, qui utilise la chaleur de la réaction pour distiller. Nous consommons ainsi « zéro » énergie, puisque la réaction est exothermique et distille directement le produit. Pour réaliser une telle innovation, mon groupe doit décider d'investir en France ; il doit se trouver sur une plateforme compétitive, en l'occurrence la plateforme de Roussillon, avec des infrastructures de qualité et un tissu industriel existant. Sans investissement, nous n'aurions pas développé un nouveau procédé moins émetteur.