Nous nous réjouissons de l'examen de la présente proposition de loi, qui tend à interdire, enfin, la pêche électrique. Je dis « enfin » parce qu'il a tout de même fallu deux ans de lutte acharnée aux niveaux européen et national pour mettre fin à cette pratique barbare et indigne. À l'heure où les scientifiques nous apprennent effectivement qu'une espèce sur huit est susceptible de disparaître, il est bon que nous fassions cesser le recours à une technique industrielle dévastatrice pour la biodiversité.
Je ferai un rapide historique de l'incroyable mobilisation de citoyens, d'ONG et de formations politiques qui a permis d'aboutir à cette interdiction, ne serait-ce que pour leur rendre hommage.
Dès 2017, une coalition d'ONG de protection de l'environnement, dont Bloom, et de plusieurs associations de pêcheurs artisans ont entamé une mobilisation contre la Commission européenne, qui proposait, à l'époque, de déclasser cette méthode de pêche électrique pour la déclarer conventionnelle.
Devant cette mobilisation, une tribune demandant l'interdiction de la pêche électrique a été signée dans Le Monde par 249 députés de cette assemblée.
Quelques jours plus tard, un amendement visant à interdire totalement cette pratique, déposé par notre camarade Younous Omarjee, député européen insoumis, a été adopté en séance plénière au Parlement européen, recueillant 402 voix. À la suite de ce vote, en février 2019, l'Union européenne a interdit la pêche électrique à compter de 2021.