Le mouvement des Gilets jaunes a été bien défini. C'est la France des provinces, la France périphérique qui, pour beaucoup, a voté pour Marine Le Pen et le frère Mélenchon, et des retraités qui ont pris en pleine face la politique financière d'Emmanuel Macron.
Au début, c'était un mouvement national, populaire, social, qui d'ailleurs ne se rassemble pas sur les lieux habituels, ceux que fréquente Mme le député Ressiguier, c'est-à-dire la République ou la Bastille. Il s'agit d'un mouvement assez populaire et patriotique qui se rassemble naturellement sur les Champs-Elysées et à l'Arc de Triomphe, où se font les rassemblements plutôt nationaux.
Une fois l'effet de sidération passé, parce que les professionnels de la contestation sociale que sont les syndicats, la gauche et l'extrême gauche ont été totalement surpris par l'émergence de cette révolte qu'ils n'avaient pas vu venir, ils ont couru – mais vous le savez mieux que moi, vous l'avez vécu de l'intérieur – après le mouvement pendant quatre ou cinq semaines avant d'appeler à le rejoindre.
Et petit à petit, avec l'efficacité et les courroies de transmission qui existent au sein de l'extrême gauche, ils ont peu à peu grignoté le mouvement des Gilets jaunes. Par ailleurs, il y a eu une répression terrible. De nombreux animateurs d'occupations de ronds-points, de neutralisation des radars ou des péages ont subi la répression. Une centaine de Gilets jaunes est en prison ou sous le coup de contrôles judiciaires qui sont terribles. J'en ai fait l'objet au moment de la Manif pour tous, je sais donc ce que c'est. Cela a permis, avec la complicité de certaines franges de la police, de chasser les militants nationaux ou nationalistes, pour rester dans un entre-soi. Ce sont aujourd'hui des milliers de « black blocks » qui déboulent, et les « antifa » qui frappent sur tout ce qui ne leur plaît pas. J'ai moi-même été victime de la violence.
J'ai suivi la genèse de la création de votre commission. Vous avez d'abord annoncé qu'il s'agissait d'une commission de lutte contre les violences d'extrême droite. Vous êtes dans ce combat-là depuis longtemps, vous avez été militante de Ras L'Front. C'est pourquoi cette commission est quand même une mascarade, une belle mascarade ! D'autant que fait partie de votre commission Meyer Habib, qui m'a massacré à coups de barre de fer il y a trente ans, lors d'une fête de Jeanne d'Arc. Il est dommage que M. Habib ne soit pas là.