Intervention de Yvan Benedetti

Réunion du jeudi 25 avril 2019 à 10h50
Commission d'enquête sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite en france

Yvan Benedetti, porte-parole du Parti nationaliste français :

Avenue Kléber, il me semble. Vous pouvez regarder les vidéos, j'ai passé tout le temps de la manifestation à haranguer les policiers et surtout les gendarmes, pour qui j'ai le plus grand respect, puisque j'ai été sous-officier dans les parachutistes lors de mon service militaire – j'étais au 9e régiment de chasseurs parachutistes (RCP). J'ai donc le plus grand respect pour les gendarmes que j'ai beaucoup harangués ce jour-là pour leur signifier qu'ils n'avaient plus à cautionner ce système et que j'étais conscient du malaise qui existait au sein des forces de l'ordre. Vous pouvez regarder les vidéos du 1er décembre, je parle beaucoup des suicides parmi les membres des forces de l'ordre, un sujet qui est d'ailleurs d'actualité.

Revenons à la notion de révolution. Une révolution est la rencontre d'une minorité révolutionnaire et d'une période révolutionnaire. En France, la révolution va se faire dans la plus grande violence, car la société est violente. Je m'en suis rendu compte le 1er décembre. On sait qu'elle est violente, il n'y a qu'à regarder les faits divers, les jeux vidéo de nos enfants, les films projetés à la télévision, cette chose incroyable que sont les jeunes hommes et femmes qui ont fréquenté nos écoles et qui sont partis combattre en Syrie au sein de l'État islamique. C'est incroyable ! Des centaines et des centaines d'enfants qui ont grandi en France – et certains y sont nés –, qui ont suivi une éducation chez nous et qui se retrouvent à combattre dans une guerre très très sale en Syrie. Notre société est violente et elle ne tient que par le système policier et judiciaire – même s'il craque un peu de partout. Si le régime s'affaiblit, ce sera inévitable et à craindre, la plus grande violence va se répandre.

Nous ne nous inscrivons pas du tout dans la guerre avec des fusils ou des battes de baseball, même si nous voulons imposer un ordre nouveau. Mais plutôt par la conquête des esprits et la révolution des âmes. Dans une société de consommation – et nous nous en apercevons avec cette révolte des gilets jaunes –, quand les assiettes se vident, les regards se tournent vers le ciel, parce qu'il y a autre chose : pourquoi nous sommes là, quel sens donner à sa vie… Nous croyons à la transcendance. Le combat est davantage de cet ordre-là, même si la violence ne nous fait pas peur.

Je suis bien obligé de constater, mais cela n'étonnera pas certains dans cette commission qui se rassemblent autour de la France insoumise ou du Parti communiste, qui dénoncent la violence du système, que ce soit socialement, physiquement – insécurité –, moralement, avec toutes ces dépressions, ces consommations de drogues et ces suicides… Je suis bien obligé de constater aussi que le seul élément qui ait un peu fait varier la politique du Gouvernement et du Président est la violence du 1er décembre. Des conséquences ont été tirées de cette violence ; le peu de miettes qu'il nous a jetées sont consécutives à une réponse dans la rue à cette violence du système et de l'État.

S'agissant des contacts avec ce que vous appelez d'autres groupuscules, des petits groupes, je dénonce avec la plus grande fermeté la dissolution du Bastion social, hier en Conseil des ministres ; c'est une honte. Je m'insurge contre cette dissolution, d'autant que j'en ai été victime en 2013. En outre, le système fait fausse route, sauf s'il utilise cette dissolution de manière théâtrale, pour faire de la communication pour dire : « on est costauds, on roule des mécaniques et on lutte contre l'extrême droite » qui est responsable de pas grand-chose, voire de rien dans ce pays.

Je m'insurge contre l'interdiction du Bastion social, même si je ne milite pas en son sein. Je sers les rangs avec tous ceux qui sont convoqués devant votre commission mascarade. Un petit débat a eu lieu quand vous avez constitué la commission, certains à droite expliquant qu'il fallait associer la lutte contre l'extrême gauche.

Aujourd'hui, toutes les campagnes médiatiques sur l'extrême droite qui a infiltré les gilets jaunes tombent un peu à plat, puisque aujourd'hui ce sont des milliers de black blocks qui déboulent dans les rues de Paris pour tout casser. Or les « black blocks » sont des « antifa ». Votre histoire de violences de l'extrême droite tombe à plat. Il faudrait un peu balayer devant chez vous avant d'aller voir chez le voisin, entre autres dans votre mouvement. D'ailleurs, vous l'avez dénoncé, quand le frère Mélenchon voulait enfoncer les portes du local, vous avez été rabrouée par votre président, car vous trouviez que ce n'était pas des choses à faire. Donc vous, vous avez un peu voulu balayer chez vous, mais il y a du boulot !

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