Nous n'en resterons pas là ! Après ma protestation solennelle à cette tribune, nous allons dire d'autres choses, demain, et Mme Manon Aubry s'en chargera.
Je suis sûr que vous êtes tout marri des conditions de la démocratie, mais vous aurez d'autres raisons de l'être. Si vous votez le texte proposé, vous acceptez que soixante-treize élus anglais participent au Parlement européen à la validation de la désignation du président de la Commission européenne. C'est une manière de fausser politiquement le résultat. Pourquoi ces gens viendraient-ils opiner sur l'élection du président d'une commission qui ne les concerne plus ? Quel que soit le mode de désignation, il est prévu que le président de la Commission soit élu en fonction du vote des peuples. Vous allez voir, dans un instant, que c'est un autre sujet. En tout cas, ces parlementaires participent à fausser l'élection du président de la Commission.
Cette affaire n'a pas l'air de déplaire à tout le monde, et tous n'ont pas le même avis. Le président français n'admet pas l'idée d'un Spitzenkandidat. Tout le monde sait ici ce qu'est un Spitzenkandidat, mais, pour le confort du discours, précisons ce concept : chaque formation européenne, par exemple le Parti populaire européen – la droite européenne – , désignera un Spitzenkandidat, le candidat qu'elle recommandera lors de l'élection, afin que les électeurs votent en connaissance de cause. On peut avoir d'autres raisons de ne pas vouloir de Spitzenkandidat – c'est notre cas – , mais reconnaissons que cette position est cohérente !