J'évoquais dans mon propos liminaire la difficulté qu'il y a, pour le Gouvernement, à s'en tenir à des éléments factuels, compte tenu de la période dans laquelle nous nous trouvons. Pour avoir qualifié, voilà quelques mois, la procédure du Spitzenkandidat d'« anomalie démocratique », je pourrais vous dire que nous pourrions nous retrouver sur ce point – et je constate que cela fait sourire quelqu'un qui m'accompagnait alors. Mais il faut nous souvenir qu'à l'époque, cette procédure avait été présentée comme une grande victoire politique du Parlement européen, qui lui assurait la main en la matière. Je ne veux cependant pas excéder le cadre de cette discussion.
Votre propos souligne, a minima, la situation paradoxale dans laquelle nous nous trouvons, avec une décision du peuple britannique dont le Président de la République Emmanuel Macron a souvent rappelé que l'application devait être une exigence, mais qui connaît aussi des retards et des difficultés de mise en oeuvre auxquelles se heurte la Première ministre britannique devant son Parlement. Dont acte.
C'est aussi la raison pour laquelle le Gouvernement n'avait pas souhaité anticiper une absence d'accord pour présenter plus tôt un texte de loi, comme il aurait pu le faire – afin précisément d'éviter toute ingérence dans la réflexion conduite au niveau politique et au niveau des relations qu'entretient le Parlement européen avec la Première ministre et son gouvernement.
Deuxième élément factuel, monsieur le député, sous forme de clin d'oeil au Marseillais que vous êtes : nous savons tous les deux, pour avoir fait quelques campagnes dans cette charmante ville, que, quelle que soit la taille des panneaux, ils sont systématiquement recouverts par des affiches d'un seul candidat, jusqu'à ce que, quelques heures plus tard, celles d'un autre candidat vienne les recouvrir totalement. Vous avez donc raison de me rappeler à ma responsabilité de faire respecter la loi mais, pour ce qui concerne les panneaux d'affichage électoral à Marseille, je crains que, pour la faire respecter nous ayons besoin, vous et moi, de nous unir.