Qui que soit le Président de la République de mon pays, je n'aime pas qu'on lui parle mal depuis l'étranger. Je n'accepte pas que le gouvernement de la droite allemande traite de cette façon le gouvernement français et son président, en nous repoussant ainsi en deux mots. Je tenais à le dire.
Par ailleurs, madame la rapportrice, j'ai au moins essayé d'être souriant. Si vous ne tirez de mon propos que de la peur et de l'angoisse, c'est que vous me connaissez très mal. Je ne suis ni apeuré ni angoissé, et je ne cherche pas à susciter la peur ou l'angoisse, mais tels sont les mots, madame, que parfois ils flambent, et c'est nécessaire. Les mots ne sont pas les variantes de ces mines compassées que l'on trouve dans certains milieux. Quand on élit quelqu'un sur la base d'un programme et qu'il fait le contraire de ce qu'il vient de dire, on a le droit de dire qu'il s'agit d'un usurpateur. Quels autres mots avez-vous pour le dire ? Vous auriez pu m'en proposer, puisque vous êtes tous si bien inspirés !
Ensuite, madame de Montchalin, la logique formelle a certes son intérêt, mais elle a aussi ses limites. En effet, madame, le peuple anglais a voté le Brexit.
En France, quand le peuple vote quelque chose, on considère que cela pourrait être le contraire. Puisque nous avons voté « non » et que le Parlement a décidé que ce serait « oui », vous vous dites qu'il en va de même en Angleterre – que le peuple a voté « non », mais que le Parlement votera « oui ». Eh bien non ! Le peuple a voté « non » et le Parlement doit voter « non » derrière.
Les Anglais ont voté et la décision est prise : ils ne sont donc plus membres de l'Union. C'est parce que le Conseil européen a décidé un nouveau délai que nous sommes en train d'avoir cette discussion, sans quoi les Britanniques auraient zéro élu dans ce Parlement. C'est absurde : nous allons élire des gens qui s'en iront en cours de route.
Quant à ce qu'il faut faire, eh bien, ces députés seront élus, point final ! Les autres ayant choisi de partir – c'est leur droit, qui doit être respecté – , les nôtres sont élus.