Intervention de Bastien Lachaud

Séance en hémicycle du lundi 13 mai 2019 à 16h00
Représentants au parlement européen élus aux élections de 2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

Nous devons, par ce projet de loi, mettre fin à une absurdité dont l'Union européenne est responsable. Emmanuel Macron et Jean-Claude Juncker – ce grand manitou de l'organisation de l'évasion fiscale au sein de l'Union européenne – ont fait preuve d'un grand autoritarisme pour contraindre les Britanniques à accepter un accord de Brexit que leurs représentants avaient déjà refusé à plusieurs reprises.

Emmanuel Macron et sa politique sont devenus un véritable repoussoir pour les peuples et la prochaine élection européenne, véritable référendum, nous en apportera bientôt la preuve. Le grand blabla national a donné l'illusion que les citoyens seraient entendus : en vain ! Le but manifeste était d'éviter qu'un véritable débat public débouche sur une décision populaire. Un temps envisagé, le référendum décidant des options issues du grand débat a été repoussé, par peur qu'il ne soit défavorable.

Car Macron a peur du peuple. Seule une effraction démocratique, selon ses propres termes, lui a permis d'accéder au pouvoir. Malgré toutes les manipulations outrancières mises en place depuis pour réitérer l'exploit, le premier vote depuis les législatives s'annonce comme un vote sanction.

Par peur du peuple, vous avez refusé le référendum d'initiative citoyenne, le fameux RIC, pourtant très largement demandé par les Français. Vous cherchez par tous les moyens à vous passer du peuple, à contourner ses décisions, à ignorer ses voix, à réprimer ses manifestations.

De même, vous auriez bien voulu éviter le référendum sur la privatisation des aéroports de Paris, mais l'opposition parlementaire et populaire vous y contraindra. Nous entamons déjà la collecte des 4,7 millions de signatures citoyennes. Soyez-en certains, nous obtiendrons les signatures nécessaires.

Le Président de la République s'est engagé autant que possible dans l'élection européenne, en faussant les règles d'équité de temps de parole des soutiens des candidats. Il a fait campagne, aux frais de l'État et, partant, de tous les contribuables, pendant des mois. Ses interminables interventions ont été retransmises complaisamment par les grands médias, en direct et pendant des heures. Macron a même, ce qui est inédit sous la Ve République, fait paraître son engagement sur la propagande électorale de la liste de son parti alors que, traditionnellement, le Président de la République veillait à respecter un minimum de neutralité pour apparaître comme le président de tous les Français et non le chef d'un clan. Mais cet homme-là n'a plus aucune limite.

Il a donc décidé lui-même que la prochaine élection européenne serait un véritable référendum anti-Macron : souhaitons-le ! De toute façon, sa politique de démantèlement de la France découle directement des injonctions de la Commission européenne. Voter contre la politique de Juncker ou voter contre Macron revient au même : il en est le petit suiveur avec un enthousiasme docile.

Il faut sortir des traités et mener une véritable politique sociale pour partager les immenses richesses que nous produisons, restaurer nos services publics et la souveraineté populaire. Mais pour sortir des traités, il faut battre Macron aux élections ! Ce sera un signal immense de ce que nous répétons à cette tribune depuis des mois : le peuple français n'est pas d'accord avec cette politique.

Il n'est pas d'accord avec les privatisations. Nous regrettons amèrement celle des autoroutes. Nous avons vu le fiasco – décidé encore par Macron – de celle de l'aéroport de Toulouse. De même, le peuple français ne veut pas de la destruction du service public ferroviaire. Or, pour mettre fin au processus de privatisation enclenché par Macron, il faut sortir des traités. Rendez-vous compte que le paquet ferroviaire qui le commande a été voté au Parlement européen à vingt-quatre voix près ! Macronistes et socialistes main dans la main pour ne pas le rejeter !

Il faut sortir des traités car le peuple français n'en peut plus de la morgue des ultra-riches qui pratiquent l'évasion fiscale. Il demande justice devant l'impôt car les traités européens organisent l'évasion fiscale, en plein coeur de l'Europe : Luxembourg, Irlande, Pays-Bas, Malte pour ne citer qu'eux, servent de grande lessiveuse pour l'argent sale, y compris l'argent du crime organisé et du terrorisme.

Il est nécessaire de sortir des traités pour lutter contre le travail détaché, qui organise la concurrence entre les peuples, voire entre des concitoyens car on peut être détaché en travaillant au sein de son propre pays.

Enfin, il faut sortir des traités pour empêcher la destruction de la fonction publique, qui commencera sitôt achevé l'examen de ce texte. L'obsession européenne pour les 3 % de déficit et les cadeaux aux riches donnent à Macron une justification facile pour sa grande opération de destruction de l'État.

Il existe cependant une autre raison de battre Macron dans les urnes et sortir des traités : il est en effet devenu urgent d'engager la grande transition écologique pour faire face au dérèglement climatique. Alors que nous ne pouvons plus attendre, que fait Macron ? Rien, à part temporiser et parlotter. D'un côté, il multiplie les grandes annonces pour le climat et les accords de Paris, de l'autre il signe des traités de libre-échange anti-écologiques, comme le CETA.

Il clame « Make our planet great again », et s'auto-proclame champion de la terre, mais il organise le grand et absurde déménagement du monde. Il s'engage par tweet à interdire en trois ans le glyphosate, mais sa majorité refuse à deux reprises de l'inscrire dans la loi ! Là-dessus arrive à point nommé un rapport parlementaire selon lequel le glyphosate ne serait pas plus cancérigène que la viande rouge – arguments rabâchés par les lobbyistes de Monsanto depuis des années. Il prétend incarner le nouveau monde mais ses députés s'apprêtent à siéger au Parlement européen au sein d'un groupe, l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe – ALDE – , qui, jusqu'en 2018, a reçu les financements de multinationales comme Bayer Monsanto.

Cent entreprises multinationales sont responsables à elles seules de plus de 70 % des émissions des gaz à effet de serre au niveau mondial mais Macron ne fait rien pour les arrêter.

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