« À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. » Cette expression s'applique fort bien au texte qui nous est soumis aujourd'hui, et qui est la conséquence des tergiversations du Royaume-Uni malgré le vote clair du peuple britannique. Si nous ne pouvons que saluer la bonne représentation de la France au sein du Parlement européen, les cinq sièges supplémentaires que nous offre le Brexit nous placent dans une situation paradoxale, celle d'élire des représentants qui ne siégeront que dans quelques mois, tandis que les électeurs britanniques se trouvent dans une situation tout aussi aberrante, celle d'élire des représentants qui ne siégeront pas. Cela pourrait prêter à sourire si ce n'était pas l'image de l'Union européenne, déjà largement entachée par la surproduction de normes, qui était en jeu. Cette situation est d'autant plus déplorable que le taux de participation à l'élection des membres du Parlement est beaucoup plus faible que lors des scrutins nationaux, et ce n'est pas la loi du 25 juin dernier – voulue et portée par Mme Loiseau, hier ministre des affaires européennes et aujourd'hui tête de liste de La République en marche – qui inversera cette tendance, tant elle contribue à éloigner toujours davantage les électeurs de leurs représentants.
La liste unique nationalise le débat au lieu de nous faire parler d'Europe, et c'est malheureux tant il y a de choses à dire ! En outre, elle sous-représente les territoires et favorise toujours davantage Paris et l'Île-de-France, où les appareils de parti marchent à plein régime.