Intervention de Jean-Bernard Lévy

Réunion du mardi 30 avril 2019 à 16h30
Commission des affaires économiques

Jean-Bernard Lévy, président-directeur général du groupe Électricité de France :

Mesdames et Messieurs les députés, je suis très heureux de l'occasion qui m'est donnée de vous retrouver pour vous présenter mon projet pour EDF, puisque le Président de la République a exprimé son intention, si vous l'acceptez, de me reconduire à la tête de cette entreprise publique pour une nouvelle période de quatre ans. Cette marque de confiance est un honneur pour moi et, je l'espère, la reconnaissance du travail accompli depuis la fin 2014.

EDF est un atout pour la France, pour le pouvoir d'achat des ménages et la compétitivité des entreprises, pour les emplois qualifiés et pour les exportations, mais aussi pour notre indépendance énergétique, alors que nous manquons de ressources naturelles. J'ai l'ambition de poursuivre le développement et l'adaptation d'EDF pour que nous demeurions le champion que nous sommes en France, en Europe et au-delà.

Ces dernières années, le secteur de l'énergie a connu des évolutions très importantes : l'accélération de la concurrence, la volatilité des prix de l'énergie, le nouveau « paquet » européen qui vient d'être définitivement adopté, la baisse rapide des coûts des nouvelles énergies renouvelables et la prise de conscience de l'urgence climatique, entre autres. Dans ce contexte très évolutif, la définition par le Gouvernement de la stratégie nationale bas carbone et le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) vont dessiner l'avenir de l'entreprise pour de nombreuses années. Après une longue période de débat public, cette phase si importante pour tous les énergéticiens français va s'achever devant votre assemblée dans les prochains mois avec l'examen du projet de loi relatif à l'énergie et au climat que le conseil des ministres a adopté ce matin même.

Avec la programmation pluriannuelle de l'énergie, la France disposera d'une politique énergétique sur dix ans et même au-delà dans certains domaines. Il s'agit d'une politique qui offre un cadre clair et prévisible dans lequel EDF inscrira naturellement son action et ses investissements. Ainsi, notre propre stratégie « Cap 2030 », que nous mettons en oeuvre depuis 2015 pour quinze ans, se poursuivra avec la force que lui donnera une cohérence totale avec la PPE. Tout en s'inscrivant dans le cadre de l'objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050, les principales orientations de la PPE se répartissent en trois volets. Le premier a trait à l'efficacité énergétique et consiste à réduire la consommation finale d'énergie. Le deuxième vise à réduire autant que possible le recours aux énergies fossiles – c'est le phénomène de substitution. Le troisième consiste à diversifier le bouquet énergétique afin d'augmenter la part des énergies renouvelables et de limiter à 50 % celle du nucléaire en 2035.

La réalisation des deux premiers objectifs – efficacité énergétique et remplacement des combustibles fossiles par des énergies décarbonées – nécessite d'orienter les choix des consommateurs dans les secteurs clés du bâtiment et de la mobilité. De fait, EDF offre déjà des solutions d'efficacité énergétique et climatique pour toutes ses catégories de clients, aussi bien les particuliers que les professionnels. Ces douze dernières années, le groupe a accompagné plus de trois millions de foyers français dans la rénovation énergétique de leurs logements. Nous demeurons ainsi de loin le premier fournisseur d'économies d'énergie des Français, et nous sommes également le premier fournisseur de solutions de mobilité électrique.

Atteindre la neutralité carbone exige aussi d'accompagner nos concitoyens dans le renoncement aux énergies fossiles. Le secteur du bâtiment est à l'origine de 30 % des émissions françaises de dioxyde de carbone, dont le volume a, hélas, augmenté de 8 % depuis 2014. De notre point de vue, la réglementation environnementale 2020 qui est à l'étude doit corriger la réglementation thermique 2012, qui ne mettait l'accent que sur la basse consommation. Il faudra désormais marcher sur deux jambes et être beaucoup plus exigeant sur le volet carbone, qui a une incidence directe et majeure sur le climat, sans oublier – dans un domaine où les investissements portent sur le très long terme – d'assurer non seulement la construction de logements neufs mais aussi la rénovation des logements existants. Il faut encourager davantage l'isolation des logements et le remplacement des solutions au gaz et au fioul par des solutions électriques – c'est le sens de l'offre que nous avons lancée concernant la pompe à chaleur. Je rappelle que chaque pompe à chaleur fait gagner un facteur 4 en énergie finale, et donc davantage en carbone puisque l'énergie de substitution est beaucoup moins carbonée.

En ce qui concerne le mix énergétique, la PPE fixe des trajectoires précises de développement des énergies renouvelables et de recours au nucléaire. La planification d'EDF s'inscrit dans ces trajectoires. La visibilité à dix ans, et souvent plus, est précieuse pour l'ensemble des opérateurs énergétiques et des acteurs industriels. Elle permet à notre filiale Enedis de développer ses investissements dans les réseaux. Les investissements d'Enedis représentent 4 milliards d'euros par an et concourent notamment à l'insertion des énergies renouvelables. D'autre part, Enedis joue un rôle essentiel pour la solidarité entre les territoires grâce au mécanisme de péréquation tarifaire, qui est l'un des éléments clés du pacte social et qui est inscrit dans la loi. À cet égard, je me félicite de la signature, l'an dernier, d'un cahier des charges type pour les concessionnaires avec la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et France urbaine, qui sont les principaux partenaires. Depuis, c'est sur la base de ce contrat type que soixante-dix autorités concédantes ont renouvelé des contrats de concession avec Enedis. Dans les années qui viennent, Enedis achèvera le déploiement en France continentale du compteur Linky, qui équipe déjà dix-huit millions de foyers. Enedis reste mobilisée en faveur de la qualité de service du réseau au quotidien, y compris dans les moments critiques comme les tempêtes.

Le groupe EDF développe des énergies renouvelables dans toutes les technologies pour les traduire en électricité et, parfois, en chaleur, comme le fait notre filiale Dalkia. Notre plan solaire prévoit la construction de 2 gigawatts à l'horizon 2035. Il s'agit tout aussi bien d'installations en toiture que de fermes au sol. Le lancement d'appels d'offres sur des surfaces plus importantes contribuera à atteindre les objectifs de la PPE. J'espère que nos projets d'éolien en mer verront le jour cette année, après une longue attente et au terme d'un interminable parcours d'obstacles et de procédures contentieuses. Dans cette hypothèse, que nous appelons de nos voeux, nous pourrons enfin débuter les travaux de construction qui, dans leur grande majorité, feront appel à des emplois industriels situés en France.

La production hydraulique est la première des énergies renouvelables. Pour l'essentiel, elle est stockable. Elle peut être développée en complétant des ouvrages existants afin d'en augmenter la puissance et via des appels d'offres de l'État pour de nouvelles installations. Nous espérons toujours que soit accordée l'autorisation d'étendre la capacité hydraulique de la Truyère en échange de l'allongement de la durée de nos concessions. Je le dis fortement : pourquoi ce qui est possible sur les autoroutes ne le serait-il pas sur les barrages ?

Le parc de production nucléaire d'EDF fait l'objet de dispositions spécifiques de la PPE. La conviction d'EDF est que le parc existant peut être exploité en toute sûreté jusqu'à soixante ans. Néanmoins, les centrales actuelles ont été construites en un temps très court et il nous est apparu préférable, sur le plan économique et industriel, d'étaler l'arrêt des centrales en anticipant la fermeture de certains réacteurs lorsqu'ils atteignent l'âge de cinquante ans. C'est le sens de notre contribution à la PPE de juin 2018. Il est prévu dans la PPE de séquencer l'arrêt des premiers réacteurs à partir de 2027, soit un peu avant la première des cinquièmes visites décennales, puis de poursuivre sur un rythme aboutissant à la fermeture de quatorze réacteurs d'ici à 2035, y compris les deux unités de Fessenheim. En 2035, compte tenu du développement des énergies renouvelables, la production nucléaire représentera donc 50 % de la production totale d'électricité, sous réserve de l'adoption du projet de loi qui vous sera bientôt soumis. Pour le moyen et le long terme, afin de disposer en permanence et dans tous les scénarios d'une électricité décarbonée et compétitive et d'un excellent niveau de sécurité d'approvisionnement, EDF prépare tous les éléments qui permettront au Gouvernement de prendre en 2021 une décision concernant la construction de nouvelles centrales nucléaires.

Dans le contexte nouveau de la PPE, nous constatons donc un alignement de la stratégie industrielle d'EDF avec la politique énergétique définie par l'État qui me paraît non seulement indispensable mais aussi exemplaire. J'entends concentrer les efforts de l'entreprise sur sa performance à moyen et long terme d'une part, et sur la poursuite de la transformation en profondeur qu'EDF a entamée d'autre part.

Le premier volet de mon action consistera donc à sécuriser l'avenir de l'entreprise en renforçant sa performance économique. L'EDF que nous connaissons aujourd'hui est le résultat de décennies de choix politiques volontaristes, mais notre dimension et la compétitivité de l'électricité produite ne nous immunisent pas contre une déréglementation mal conçue. En 2015 et 2016, EDF a subi de plein fouet la chute des cours de l'électricité sur les marchés de gros, avec comme première conséquence la dégradation rapide de la notation financière du groupe. Cette situation nous a imposé la mise en oeuvre, en étroite coordination avec l'État, d'un plan d'urgence et d'une nouvelle trajectoire financière pour mettre notre endettement sous contrôle. Ce plan est aujourd'hui presque achevé. Lorsqu'il a été défini il y a trois ans, il reposait sur un renforcement des fonds propres d'EDF de 7 milliards d'euros, dont 4 milliards au titre d'une augmentation de capital intervenue en 2017, sur un programme de cessions de 10 milliards d'euros, et sur un plan d'économies visant 1 milliard d'euros par an. L'année 2018 a montré le succès du plan de 2016 avec des résultats économiques en net rebond. EDF a démontré sa capacité à traverser une période difficile, en prenant des mesures qui, il est vrai, ne seront pas réplicables une nouvelle fois.

Quelle est la cause de cette fragilité ? Pour l'essentiel, c'est l'ARENH – l'accès régulé à l'électricité nucléaire historique, autrement dit l'accès garanti qu'ont nos concurrents à une électricité nucléaire qu'ils ne produisent pas mais qu'ils peuvent nous acheter à un prix fixe : 42 euros par mégawattheure. Ce prix n'a pas évolué depuis sept ans. Il est si avantageux qu'aucun de nos concurrents ne construit de production nouvelle sans cette garantie ou sans une autre garantie de la part de l'État.

La régulation de l'ARENH est asymétrique et cette asymétrie montre qu'elle est inéquitable pour EDF puisque l'ARENH impose que nos revenus soient limités sans pour autant que nous disposions du moindre filet de sécurité pour contenir nos pertes quand les prix sont bas, comme cela s'est produit en 2015 et 2016. J'appelle votre attention sur ce dispositif car de fait, il fragilise les investissements publics et transfère la valeur en subventionnant des acteurs privés, dont certains disposent de moyens considérables.

L'ARENH a été instauré il y a près de dix ans pour favoriser la concurrence. À l'évidence, il a rempli son objectif en permettant l'émergence d'une trentaine de fournisseurs alternatifs sur le marché français. Cependant, la prolongation d'un mécanisme qui affaiblit EDF au bénéfice d'acteurs parfois très puissants qui ne prennent pratiquement aucun risque n'est plus défendable. Lors de la présentation de la PPE en novembre dernier, le Président de la République, dans son discours du 27 novembre, a exprimé l'intention qu'aurait le Gouvernement d'engager une remise à plat de la régulation du prix de vente de l'électricité nucléaire. Pour ma part, je souhaite que la production d'électricité nucléaire, qui est le fruit d'une volonté politique ayant engagé toute la Nation depuis cinq décennies, continue de bénéficier concrètement aux Français, qui en sont les propriétaires indirects, à travers l'entreprise EDF, qu'ils en soient ou non clients. Nous avons adressé des propositions en ce sens aux services de l'État. Ce n'est qu'avec une régulation équitable et durable que nos concitoyens pourront être protégés contre l'incertitude des prix de l'électricité, prix qui sont en grande mesure déterminés par l'évolution des cours des matières premières et, à ce titre, qui échappent largement au périmètre du territoire national. Ce n'est que par cette régulation équitable et durable que le groupe EDF sera protégé contre cette même volatilité et pourra ainsi engager tous les investissements nécessaires à la transition énergétique, notamment ceux d'Enedis et d'EDF Renouvelables.

Le deuxième volet de mon action, si vous acceptez le renouvellement de mon mandat, consistera à poursuivre la transformation en profondeur d'EDF. Je souhaite en effet que les prochaines années à la tête d'EDF puissent être l'occasion de poursuive cette transformation profonde dans laquelle nous avons engagé l'entreprise. Elle doit d'abord se faire au bénéfice de nos clients, particuliers comme entreprises, qui attendent beaucoup en termes de services et d'innovation. Nous leur proposons régulièrement de nouveaux services et de nouvelles offres.

Je commencerai par évoquer les services d'efficacité énergétique, qui sont disponibles en ligne en quelques clics, sur téléphone, tablette ou ordinateur, pour tous les Français. L'application gratuite e.quilibre, par exemple, permet aux clients d'agir sur les différents postes de leur consommation. Statistiquement, un client qui consulte régulièrement – à raison de deux ou trois fois par mois par exemple – cette application peut réaliser jusqu'à 12 % d'économies. Ce n'est qu'un exemple parmi les nombreuses offres nouvelles que nous proposons et continuerons de développer. Elles nous permettent de reconquérir des clients et, par une forte utilisation des espaces numériques, d'atteindre différentes catégories de clientèle. Le tarif réglementé demeure naturellement accessible à tous les Français, mais nous avons également introduit l'offre haut de gamme Sowee, ou encore l'offre Digiwatt, plus basique, qui est disponible à 100 % en ligne. Quant à Sowee, il s'agit d'une station connectée qui permet de piloter de nombreux usages dans la maison y compris à distance, depuis un téléphone. Cette application intègre désormais les fonctionnalités de l'interface vocale d'Amazon, de sorte qu'il peut par exemple lui être demandé oralement d'augmenter la température de la salle de bains ou de passer en mode absence en cas de départ.

Autre exemple de service, que nous offrons cette fois aux communes et métropoles de toutes dimensions, dont bon nombre souhaitent devenir des villes intelligentes : notre filiale Citelum a développé la plateforme MUSE®, qui permet la gestion intégrée de tout un ensemble d'équipements dans la ville, depuis les bornes de recharge des véhicules électriques et les caméras de vidéoprotection à l'éclairage public, à la gestion de la circulation et des feux tricolores ou encore aux différents incidents qui surviennent sur la voie publique. Cette plateforme a été mise en place dans de nombreuses villes comme Mexico, Copenhague, Naples ou Barcelone et surtout, en France, à Dijon, où elle a été inaugurée récemment : cette ville est sans doute la mieux dotée en la matière et reçoit de nombreux visiteurs étrangers pour démontrer que la ville intelligente est d'ores et déjà une réalité pour ceux qui en font l'investissement.

Plus généralement, nous cherchons simplement à développer un écosystème favorable à l'innovation pour identifier et accompagner des start-ups prometteuses. Nos centres de recherche et développement travaillent en partenariat avec des universités et des entreprises innovantes, à Saclay et ailleurs en France mais aussi à Palo Alto, à Karlsruhe, à Pékin ou à Singapour. Nous avons créé EDF Pulse Croissance, un incubateur destiné à accompagner le développement de nouveaux métiers EDF. Il nous a notamment permis de faire récemment notre entrée sur le terrain très prometteur de l'hydrogène décarbonée destinées à l'industrie et à la mobilité lourde.

Le numérique est également un puissant levier de transformation de notre propre outil industriel. Depuis deux ans, plusieurs de nos centrales disposent de jumeaux numériques qui sont des duplications en trois dimensions, à cinq millimètres près, de l'ensemble des installations physiques des centrales nucléaires, et qui permettent d'optimiser les opérations de maintenance afin de réduire la durée d'arrêt des tranches concernées. Plus généralement, nous utilisons pleinement le potentiel des données massives, ou big data, grâce au vaste patrimoine de données de notre outil de production, hérité de décennies de mesures réalisées sur nos ouvrages. En 2018, nous avons créé une usine interne, Data Analytics, qui rassemble nos experts dans le domaine des données – les data scientists – et qui permet, grâce à des algorithmes prédictifs, d'optimiser la gestion de nos installations. Des dizaines voire des centaines de millions d'euros sont en jeu si nous utilisons convenablement les données de production. Il s'agit également d'un service que nous proposons dans nos offres à l'international.

D'autre part, nous investissons beaucoup dans l'intelligence artificielle. Nous avons, par exemple, soutenu une équipe d'ingénieurs de notre propre direction de recherche et développement qui est désormais organisée sous forme de filiale, Metroscope, grâce à laquelle nous offrons un service de diagnostic automatique des installations industrielles – les nôtres et celles de tiers. Je pourrais multiplier les exemples d'innovations. Mon objectif vise à poursuivre cette démarche d'innovation ouverte et fondée sur l'alliance de la transition énergétique et de la révolution numérique.

Un mot sur l'évolution de nos propres modes de travail au quotidien, que nous voulons innovants. Nous avons engagé une démarche d'intelligence collective, « Parlons énergie », qui a réuni 20 000 contributions et 10 000 participants à des réunions physiques l'an dernier. Nous sommes en train de renouveler cet effort alors que nous préparons d'éventuelles évolutions de l'organisation d'EDF, dont je dirai un mot dans un instant. Avec le lancement du projet Y, nous avons choisi de faire confiance à de jeunes employés, sélectionnés chaque année par tirage au sort tant ils sont nombreux à vouloir y participer. Ils ont moins de trente-cinq ans et assistent à de nombreuses réunions du comité exécutif. Ils réfléchissent ensemble à nous aider à faire bouger les lignes grâce à leurs usages massifs et natifs du numérique et à leur fort besoin de travail coopératif et d'autonomie, qui favorisera la transformation.

À travers ces quelques exemples, vous aurez compris que je voudrais, avec votre accord, donner à EDF une nouvelle impulsion pour les quatre années à venir aux processus de modernisation et de transformation de l'entreprise, au service de sa performance économique et, naturellement, au service de ses clients et de ses actionnaires, en particulier l'État. Je conclurai en vous disant ceci : à mes yeux, EDF est en ordre de marche, après avoir traversé une période difficile puis rebondi. Toutefois, la régulation asymétrique de la vente de l'électricité nucléaire mise en oeuvre depuis 2011 est un péril majeur pour l'entreprise et un obstacle à son développement. Je crois que le Gouvernement l'a compris puisque nous travaillons avec lui, depuis que le chef de l'État a donné son feu vert, à la mise en place d'une régulation équitable et durable. Pour donner à EDF les meilleures chances de remplir les objectifs que lui assigne la programmation pluriannuelle de l'énergie et pour poursuivre notre mission de fournir aux Français une électricité tout à la fois compétitive et décarbonée, le Gouvernement m'a demandé d'étudier l'adaptation de l'organisation de nos actifs. C'est un travail très lourd qui vient de commencer. Il s'agit de permettre aux différentes activités d'EDF, qui se développent à des rythmes et selon des modalités de financement très différents. Il faut permettre à EDF de trouver les moyens, dans ses différentes activités, d'associer croissance et performance au service de tous. Il est trop tôt pour en dire davantage mais, bien entendu, je formulerai à la fin 2019, comme il me l'a été demandé, des propositions d'organisation des nouveaux actifs que j'adresserai au Gouvernement et au ministre de tutelle.

Conduire l'entreprise EDF est pour moi une mission essentielle et exaltante. EDF joue un rôle majeur pour les ménages mais aussi pour l'industrie et toute l'économie française. C'est une entreprise qui mérite que l'on y consacre beaucoup d'énergie et que l'on s'y dévoue pleinement, en ayant une bonne visibilité dans la durée. Nous avons face à nous de nombreux défis à relever, mais j'ai confiance dans EDF et dans la compétence de ses équipes, dans les clients qui sont restés très nombreux avec nous malgré les moyens déployés par nos concurrents, et dans ce qui fait de nous une entreprise très singulière, c'est-à-dire nos capacités technologiques. Nous investissons fortement dans la recherche et le développement, alors que les autres ne le font pas. Grâce à tous ces atouts, EDF pourra continuer à se développer au service de notre pays. Si vous le souhaitez, je poursuivrai donc la mission que l'État m'a confiée à la fin 2014. Je resterai à l'écoute de toutes les parties prenantes, et j'espère pouvoir déployer la même ardeur que ces quatre premières années à défendre dans les quatre prochaines les intérêts de l'entreprise publique.

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