Toute la programmation pluriannuelle de l'énergie est fondée sur l'hypothèse de la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires à plus ou moins cinquante ans. Or, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire, M. Bernard Doroszczuk, a déclaré le 11 avril dernier à un organe de presse que la prolongation à quarante ou cinquante ans n'est pas acquise, et que l'ASN ne s'est pas encore prononcé sur les dispositions génériques qui ont été proposées par EDF pour l'amélioration du niveau de sûreté des réacteurs à 900 mégawatts. L'Autorité rendra son avis sur ces dispositions fin 2020. Ensuite, dans le calendrier d'arrivée des réacteurs à quarante ans, elle délivrera au cas par cas une autorisation de prolongation après vérification de leur état de sûreté et des améliorations apportées. Mais il y a encore des sujets qui ne sont pas tranchés.
L'hypothèse qu'un certain nombre de réacteurs ne reçoivent pas cette autorisation de prolongation au-delà de quarante ans ne peut donc pas être écartée. Pouvez-vous nous indiquer quelles sont les mesures de précaution que vous avez prévues pour faire face à cette éventualité, alors que le nombre de réacteurs concernés n'est pas négligeable ? Comment éviterez-vous, le cas échéant, d'avoir à recourir à des énergies fossiles qui augmenteraient nos émissions de gaz à effet de serre ?