C'est un texte finalement assez décevant. Au regard des enjeux en termes de pouvoir d'achat et d'écologie, et au vu de la fracture territoriale que vivent douloureusement une partie de nos compatriotes, ce projet apporte une réponse plutôt mitigée, voire modeste.
Il est aussi peu cohérent et relativement confus. Cela s'explique puisque vous aviez préparé un texte mais le mouvement des Gilets jaunes vous a forcé d'urgence à retirer des articles et à en rajouter d'autres, ce qui donne au final une impression d'ensemble qui ne convainc pas. Mme de Lavergne a indiqué que vous aviez organisé des ateliers, le Gouvernement en a organisé aussi ; vous avez été tellement perspicaces que vous n'avez pas vu venir le mouvement des Gilets jaunes ! Cela témoigne d'une petite déconnexion…
Enfin et surtout, les objectifs poursuivis par ce texte ne sont pas financés. Nous avons tous dans nos circonscriptions, dans nos départements, des projets, notamment de rénovation de lignes ferroviaires, qui n'ont pas de financement. Dans ma circonscription, alors que l'électrification de la ligne entre Rang-du-Fliers et Amiens est inscrite au contrat de plan État-région, le Gouvernement est en train de la pousser sur le côté.
La question des trajets entre le domicile et le travail agite beaucoup la majorité, mais comment tout cela sera financé si finalement une décision est prise ? De même, vous allez passer le bébé aux intercommunalités mais on sait bien que les communautés de communes ont très peu de moyens en milieu rural ; ce n'est donc absolument pas la bonne réponse. Et quelles mesures pouvez-vous prendre face à la montée du prix des carburants ? Peut-on imaginer le cas d'une taxe flottante ? Qu'attendez-vous pour réagir à cette montée des prix ? C'est la principale question que se posent, face à leurs problèmes de mobilité, un grand nombre de nos concitoyens.