Pour moi, les choses sont donc très claires.
Monsieur Cordier, vous évoquiez les canaux. Je dois avouer que je n'ai pas de connaissances particulières sur le sujet. Sachez malgré tout que, dans le rapport annexé au projet de loi, il est fait référence à un audit du réseau géré par Voies navigables de France (VNF), réalisé à la demande de l'État. Celui-ci va augmenter les crédits de l'AFITF consacrés à la régénération et à la modernisation des voies navigables, pour atteindre 110 millions d'euros par an entre 2019 et 2022, puis 130 millions entre 2023 et 2027. Nous n'abandonnons donc pas les canaux : nous faisons justement en sorte qu'ils se développent et soient en mesure d'absorber du trafic de fret.
Enfin, M. Ruffin a évoqué deux sujets, dont celui du transport aérien, sur lequel j'ai déjà répondu. En ce qui concerne la logique des infrastructures, je pense que M. Ruffin n'a lu ni le rapport, ni le texte du projet de loi, dont la logique est justement de faire en sorte qu'on s'intéresse aux liaisons du quotidien, aux noeuds ferroviaires des agglomérations, aux TER et aux Intercités, souvent dans un état lamentable. Je vous invite, par exemple, à prendre le Paris-Caen-Cherbourg ou le Paris-Rouen-Le Havre : vous comprendrez ainsi les problèmes qui existent, dans notre pays, en matière d'Intercités. Une grande part des 13,4 milliards d'euros que nous allons affecter aux transports durant le quinquennat sera fléchée vers les liaisons du quotidien, afin que les citoyens qui prennent la voiture ou le train pour aller tous les jours au travail circulent dans des conditions beaucoup plus favorables. M. Ruffin nous reproche de ne rien faire pour favoriser le transport ferroviaire par rapport au transport routier : c'était précisément la raison d'être durant ces dix dernières années d'un mécanisme qui s'appelle la taxe carbone… Il ne m'a pas semblé que M. Ruffin, il y a encore quelques mois de cela, soutenait l'idée de l'augmenter. Là aussi, il y a donc, peut-être, un problème de cohérence entre les discours d'aujourd'hui et ceux d'il y a six mois.