Pour ce qui est de répondre à votre question, il est vrai que les organisations terroristes sont en train de multiplier leurs actions, d'améliorer leurs méthodes et leurs techniques, et qu'elles n'ont pas tardé à utiliser les nouveaux espaces financiers virtuels : la cryptomonnaie, les transferts éclairs d'un bout à l'autre de la planète financière. C'est pourquoi il faut que nous soyons également à l'initiative sur ce terrain-là. Ainsi la France, à l'initiative du Président de la République, a-t-elle réuni, en avril dernier, la conférence No Money for Terror, qui a rassemblé les représentants de nombreux pays du monde décidés à lutter contre le terrorisme financier. C'est dans cet état d'esprit que nous avons présenté une proposition de résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU, sous la présidence française, qui a été adoptée à l'unanimité, ce qui marque une volonté collective affirmée.
Vous m'avez surtout interrogé sur les risques que pourrait représenter cette résolution pour le fonctionnement des organisations humanitaires susceptibles d'être soumises à ces impératifs techniques. Je dois vous dire que, lors de ce débat – je présidais moi-même le Conseil de sécurité – , nous avons eu l'occasion de rencontrer les représentants des organisations humanitaires internationales. Nous pouvons les rassurer sur le fait que ce texte n'entravera pas leur mission ni leur possibilité légale de recours à de nombreux moyens, en particulier à des moyens en espèces qu'elles craignaient de ne plus pouvoir utiliser.