L'argumentation de Mme la rapporteure se fonde sur la nécessité de développer une expertise. Il me semble cependant que les usagers et les usagères qui seraient prêts, par exemple, à être tirés au sort pour pouvoir participer aux instances dont nous parlons – ce serait l'une des modalités à étudier – auraient la capacité d'acquérir cette expertise, comme le font les représentants et représentantes des salariés, qui se forment tant pour la prise de décision que s'agissant du contenu technique des discussions.
Je pense que c'est un point de vue assez condescendant d'opposer la question de l'expertise aux usagers et aux usagères, comme si la situation était au-delà de la compréhension d'une personne qui est pourtant prête à faire le travail nécessaire pour s'approprier le type de débat qui se tient dans ces instances. Je crois que c'est vraiment révélateur de l'incompréhension de la majorité par rapport à la demande sociale et citoyenne d'une meilleure implication, et à la nécessité de rapprocher concrètement les services publics et la fonction publique des usagers et des usagères. Arguer de l'expertise, c'est un peu expliquer aux gens qu'ils ne sont pas assez intelligents et forts pour pouvoir comprendre un certain nombre de choses. Cela en dit bien plus sur la manière dont pense la majorité que sur un prétendu manque d'expertise des citoyens et citoyennes.