La majorité adopte une approche purement idéologique, cherchant comment priver les organisations syndicales et les agents de la fonction publique d'outils de défense de leurs intérêts. Or, et c'est pourquoi je veux dénoncer votre approche idéologique, ce sont ces mêmes outils qui permettent au service public d'accomplir ses missions dans de bonnes conditions.
Je vous livre trois exemples, tirés de mon expérience de maire de Dieppe, de l'utilité des CHSCT. Les éboueurs, qui exercent un métier difficile exposant leur santé, avaient, devant la pénibilité de la tâche à accomplir, adopté la logique du « fini, parti » : on ramasse le plus rapidement possible les containers pour que la journée de travail pénible se termine au plus tôt. Pour ce faire, ils portaient les containers au lieu de les accrocher au camion et d'appuyer sur un bouton. Le CHSCT, grâce à un dialogue intelligent, a permis aux éboueurs de prendre conscience qu'ils mettaient en jeu leur santé ; il a travaillé pour les inciter à modifier leurs postures, de sorte qu'ils préservent leurs points de vie pour l'avenir, quitte, certes, à finir un peu plus tard.
Deuxième exemple, celui des auxiliaires de vie – autant de métiers qui, j'imagine, ne vous disent rien, vous qui vous concentrez sur des ratios, dans une logique purement théorique, technocratique et éloignée des territoires.