Les circonstances me conduisent à revenir sur votre raisonnement, chers collègues.
D'abord, nous aurons appris que vous comprenez – je m'adresse au groupe LR – que la stabilité et la sécurité sont importantes dans l'organisation de sa vie. C'est une très bonne nouvelle car c'est ce que nous défendons du matin au soir s'agissant du travail.
Venons-en au fond de l'affaire. Votre raisonnement porte non pas sur les épargnants, pardon de le rappeler à certains d'entre vous, mais sur la manière d'alimenter l'économie productive – M. le ministre, hier, n'a pas caché son intention.
La question est de savoir si l'argent ainsi défiscalisé ira dans la production réelle ou pas. C'est le seul sujet dont nous avons à débattre ici, sinon cela signifie que nous recommençons une discussion sur le caractère redistributif de l'impôt. La fonction de l'impôt est non pas d'imposer mais de redistribuer. Il suppose donc la prise de conscience de l'inégalité et de la différence des sources, ce qui ne nous fera pas perdre de vue que la racine en est la même : c'est la production par le travail humain de la richesse car il n'en est pas d'autre source.
Dans ces conditions, la question est de savoir si l'argent va pouvoir entrer dans l'économie réelle. La réponse est connue : c'est non !