La problématique des fractures territoriales n'est en rien nouvelle. De nombreuses réformes et politiques publiques ont tenté de répondre à ce défi d'équité territoriale avec plus ou moins de succès. Néanmoins, la création d'une agence nationale est un signal fort envoyé aux Français : aucun territoire de la République ne sera abandonné par l'État.
En tant que député de Seine-Saint-Denis, je peux témoigner d'un territoire dans lequel la fracture territoriale est une réalité quotidienne. En mars dernier, un rapport parlementaire illustrait les difficultés de ce département. Si l'État a montré, ces dernières années, sa volonté d'agir en Seine-Saint-Denis, les défaillances que subissent nos concitoyens restent nombreuses. Mon département n'est toutefois pas le seul territoire confronté au problème des fractures territoriales : c'est une réalité que l'on retrouve en France métropolitaine, mais également ultramarine, dans la ruralité et la banlieue. Les débuts du mouvement des gilets jaunes et les remontées citoyennes du grand débat national sont, à cet égard, très instructifs : ce n'est pas l'action du gouvernement actuel qui était jugée, mais une réalité quotidienne devenue insupportable et dans laquelle les fractures territoriales jouent un rôle prééminent.
L'accès aux services publics ainsi que l'accompagnement des collectivités territoriales vers des pratiques écoresponsables et dignes de la lutte contre le réchauffement climatique, pour ne citer que ces enjeux parmi tant d'autres, méritent des réponses satisfaisantes. La création de l'Agence nationale de la cohésion des territoires permettra de s'assurer qu'aucune de nos régions ne se sente délaissée par l'État, mais également d'accompagner les municipalités, en première ligne sur ces questions, qui disposeront désormais d'un interlocuteur bien déterminé.
La création d'une institution nationale publique en charge des territoires est un message adressé à l'ensemble de nos concitoyens. Toutes les collectivités de France ont leur place dans la République, avec toutes les spécificités qui les caractérisent ; elles seront accompagnées par l'État pour prendre toute leur part dans les transformations et les améliorations nécessaires.