Je suis persuadée que nous avons besoin des différents acteurs. Tout à l'heure, on évoquait l'intégration. Le problème, avec les coopératives, c'est que les producteurs qui travaillent avec elles – c'est mon cas – ont parfois le sentiment d'être intégrés. Est-ce un bien ou un mal ? En tout cas, dans mon département, deux usines de betteraves sont en cours de fermeture et on s'aperçoit que la coopérative, qui a le devoir de prendre tous les volumes – notamment dans la production laitière –, offre tout de même aux producteurs l'assurance de voir leur marchandise commercialisée. Mais il est vrai que, s'agissant du prix, on est obligé d'avoir confiance. Par ailleurs, certaines coopératives présentent l'avantage d'avoir la puissance suffisante pour aller sur des marchés européens, même si nous regrettons que ceux-ci soient marqués par une distorsion de concurrence très forte que l'Europe devrait atténuer.
En ce qui concerne le seuil de revente à perte, tous les outils qui ont été créés seront inutiles s'il n'y a ni contrôle ni sanctions. On demande à Lactalis de publier ses comptes, mais comment les y obliger si le non-respect de cette obligation n'est passible d'aucune sanction ?