Alors que nous recevons la visite d'État du président chinois, le Conseil européen a constitué l'occasion de préparer le sommet Chine-Union européenne qui se tiendra le 9 avril. Pourriez-vous, madame la secrétaire générale, nous renseigner sur les positions communes du Conseil à l'égard de la politique chinoise, notamment en ce qui concerne les droits fondamentaux d'une part, en particulier ceux des minorités comme les Ouïghours, mais aussi en ce qui concerne la stratégie d'expansionnisme de la Chine pour les trente années qui viennent, d'ici à 2049. Les chefs d'État de gouvernement de l'Union européenne parlent-ils d'une voix commune face au rachat d'infrastructures essentielles – ports et aéroports – par l'État chinois ? Existe-t-il une stratégie visant à assurer l'indépendance européenne à l'égard de l'intervention financière massive de ce partenaire – et géant – géopolitique ? Quel est l'état de votre réflexion sur les dix points publiés le 12 mars par la Commission qui qualifie désormais la Chine de « rival systémique » ? Les Européens sont impatients que le marché chinois – en particulier les marchés publics – s'ouvre à leurs entreprises, mais aussi impatients d'entretenir une compétition loyale en matière de prix et de mettre fin aux transferts de technologies forcés, c'est-à-dire de faire respecter les règles du marché. Lorsque la Chine a adhéré à l'OMC, en 2001, nous, Européens, espérions qu'elle deviendrait une économie sociale de marché et non une économie contrôlée par le seul Parti communiste, qui s'apparente à un capitalisme d'État. Jusqu'où nous nos impatiences doivent-elles aller ?