Cet article prévoit que les interventions sur les articles d'un texte seront limitées à deux minutes et à un seul orateur par groupe, désigné par le président ou son délégué, plus un député pour les non-inscrits. Il s'agit là de limiter le temps d'expression des députés, donc l'exercice même du mandat. Cela nuit au débat, et au Parlement dans son ensemble. Dans votre vision, ce dernier « parlemente » trop et doit être réduit à la portion congrue. Cela le rendra encore plus désincarné et dépolitisé, pas simplement du point de vue des personnes censées l'animer, mais aussi du point de vue des citoyens. Vous nous expliquerez sûrement qu'il s'agit de rendre les débats plus efficaces et plus fluides ; autant les paralyser et les asphyxier totalement avant même qu'ils ne débutent !
Cet article, plus que tout autre, révèle la logique de ce texte. S'il devait être adopté, sachez que la parole parlementaire s'imposera de toutes les façons. Sera-ce contre vous, ou dans une bonne intelligence ? Pour le coup, la suspicion n'est même plus de mise : il est clair que vous faites systématiquement le choix de nous dresser contre vous, de tordre le bras des parlementaires. Vous en assumerez donc les conséquences.