C'est aux Romains, bâtisseurs infatigables, que nous devons le mot « route », une voie dont la construction suppose la rupture des obstacles. Nous n'avons eu de cesse, au cours des siècles, de tracer des routes terrestres, maritimes ou aériennes ; nous amenant toujours plus loin, toujours plus vite, elles nous ont permis de franchir de nombreux obstacles. Mais certains persistent, d'autres apparaissent, et avec eux, de nouveaux défis à relever.
Le premier est celui de l'assignation à résidence, qui peut résulter d'une absence d'offre de mobilité, d'un handicap ou de moyens financiers limités. Ce projet de loi fournit un ensemble d'outils pour dépasser ces obstacles. Nous saluons la volonté de couvrir 100 % du territoire par une AOM, afin de lutter contre le sentiment d'abandon d'une partie de la population. L'ouverture encadrée des données de mobilité, afin de proposer l'offre la plus adaptée, grâce à la multi-modalité et à une billetterie plus intégrée, est une bonne chose.
La mobilité physique rend possible toutes les autres. Or nombre d'usagers la vivent au quotidien comme une difficulté, une contrainte. C'est le cas notamment des personnes en situation de handicap, pour lesquelles nous devons défendre une mobilité inclusive et solidaire. Au-delà de ce que prévoit le texte – tarifs préférentiels, ouverture des données d'accessibilité – nous devons aller plus vite pour rendre les transports plus accessibles : la mise en accessibilité de la gare de Melun, ma ville, n'est-elle pas repoussée depuis des années ?
Par ailleurs, le coût des transports pèse lourdement dans le budget des ménages les plus fragiles. Les employeurs pourront prendre en charge tout ou partie des frais engagés par leurs salariés, grâce au « forfait mobilités durables ».
Réduire l'empreinte écologique des déplacements est un défi incontournable. Les transports, responsables en France d'un tiers des émissions de CO2, ont un impact sur le climat, mais aussi sur la qualité de l'air. Plusieurs dispositions visent à verdir nos déplacements : le forfait mobilités durables ; la promotion des mobilités actives ; le maillage du territoire en stations de recharge et d'avitaillement en énergies alternatives ; la mise en place de zones à faibles émissions.
Mais le texte pouvait être plus ambitieux : le groupe du Mouvement démocrate et apparentés défendra des amendements visant à améliorer la lutte contre la pollution sonore et la promotion des énergies et carburants alternatifs comme l'hydrogène ou le biogaz, à renforcer la responsabilisation des entreprises en matière de flotte et de transport de marchandises, ou encore à renforcer la sécurité dans les transports en commun.