Assistante familiale depuis 2005, j'ai toujours travaillé dans mon département, la Vendée, pour l'aide sociale à l'enfance (ASE). J'ai trois agréments. Actuellement, j'accueille une fratrie : une adolescente de seize ans et sa soeur de quinze ans. La première est chez moi depuis trois ans, la seconde depuis deux ans. En janvier, une jeune majeure a quitté mon domicile sans avoir voulu signer un contrat « jeune majeur » ; elle était restée chez moi quatorze ans. Mon mari, assistant familial lui aussi, accueille deux enfants : un garçon de quinze ans depuis six ans et un garçon de onze ans depuis neuf ans. J'adhère à la FNAF depuis le début de mon activité professionnelle. Cette adhésion m'a permis d'avoir des conseils et une protection juridique spécifique. Par le biais de La Gazette qu'elle envoie trimestriellement à ses adhérents, la FNAF nous offre une vue d'ensemble de ce qui se passe sur le territoire français. En effet, les associations d'une trentaine de départements adhèrent à cette Fédération, et nous pouvons échanger sur nos pratiques, savoir ce qui se fait ailleurs pour prendre le meilleur et faire évoluer positivement le moins bon.
En Vendée, nous bénéficions depuis quatre ans d'un entretien professionnel, tous les deux ans, avec notre supérieur hiérarchique. Ces entretiens nous permettent de faire le point sur nos éventuelles difficultés, nos besoins de formation, notre ressenti par rapport au travail avec le reste de l'équipe. Depuis plus de dix ans, je préside également l'association Family Accueil Vendée et je participe régulièrement à des réunions de travail avec ma hiérarchie sur les dispositifs d'accueil. Avec deux autres associations et le syndicat, nous avons collaboré à l'élaboration de fiches – fiche de fugue, fiche d'alerte lorsque nous sommes victimes de violences verbales ou physiques, fiche relais. Nous avons aussi entrepris de dématérialiser notre guide pratique. Grâce au soutien logistique et financier de la FNAF, mon association a pu créer des Journées nationales et régionales. Nous avons abordé les risques liés à notre pratique professionnelle et tenté de répondre à la question : « Les assistants familiaux sont-ils vraiment des membres de l'équipe pluridisciplinaire ? ». Ponctuellement, certaines associations organisent des sorties, des rencontres entre assistants familiaux pendant lesquelles les jeunes que nous accueillons sont présents ; cela permet aux enfants de prendre conscience que d'autres sont dans la même situation qu'eux. Je signale enfin que depuis quatre ans, nous bénéficions d'un maintien de salaire pendant la période de suspension de quatre mois.